
L’annonce du programme du Festival de Beiteddine 2025. De gauche à droite : Roy el-Khoury, Jahida Wehbé, Paul Morcos, Laura el-Khazen Lahoud, Nora Joumblatt, Ghassan Salamé et Mandy Bassil Germanos. Photo Nabil Ismail
Après une saison en sourdine, le Festival de Beiteddine retrouve son public en 2025 avec cinq spectacles programmés du 3 au 27 juillet. C’est depuis la salle de verre du ministère du Tourisme qu’a été dévoilé le programme de cette 42e édition, en présence de la présidente du festival Nora Joumblatt et des ministres de la Culture, Ghassan Salamé, du Tourisme, Laura el-Khazen Lahoud, et de l’Information, Paul Morcos, ainsi que de Jahida Wehbé, Roy el-Khoury – qui fouleront la scène du palais – et de la responsable communication de CMA CGM, partenaire du festival.
Moment fort de la conférence de presse : l’annonce du ministre de la Culture sur une étude pour la restauration du palais de Beiteddine, avec un financement de l’étranger, une déclaration saluée par un tonnerre d’applaudissements, qui tombe à point nommé en amont de la Journée nationale du patrimoine célébrée le troisième jeudi du mois de mai.
Ancienne résidence des émirs du Mont-Liban, le palais de Beiteddine, devenu résidence d’été du président de la République, est un chef-d’œuvre de l’architecture ottomane. Ses cours en pierre blonde, ses arcades majestueuses et ses jardins suspendus en font l’un des plus beaux lieux de culture du pays, où résonneront cet été les voix et les pas de danse venus du monde entier.
Après un congé forcé qui a suspendu les festivités – hormis les expositions –, Beiteddine revient plus déterminé que jamais à imprimer sa marque sur la scène artistique libanaise. Cette édition 2025 sonne comme un retour à la vie dans cette région du Chouf devenue un véritable écrin culturel, attirant artistes et publics du monde entier.
Le programme se présente comme suit :
3 juillet – J’Nai Bridges et Jonathan Ware : l’opéra en majesté
Le festival s’ouvrira sous le signe du souffle lyrique. Pour la première fois au Liban, la mezzo-soprano américaine J’Nai Bridges, surnommée la « Beyoncé de l’opéra », livrera un récital d’une intensité rare. Lauréate de deux Grammy Awards, elle mêlera Bel Canto italien, Mahler, Mozart, Bernstein et Gershwin dans un voyage musical conçu spécialement pour Beiteddine.
À ses côtés, le pianiste Jonathan Ware, partenaire des plus grandes voix contemporaines, accompagnera avec la finesse d’un orfèvre cette ouverture vibrante.
10 juillet – « Diwaniyat Hob » : les grandes dames de la chanson arabe
Création originale du festival, cette soirée réunira Jahida Wehbé, Lubana al-Quntar et Reham Abdel Hakim dans un hommage à Oum Kalthoum, Feyrouz, Warda ou Abdel Halim Hafez. Dirigé par Ahmad Taha, l’ensemble de 25 musiciens offrira un moment d’émotion pure, tissé de mémoire, de poésie et de ferveur populaire.
18 juillet – Maestro Naseer Shamma : le oud comme langage universel
Accompagné de 14 solistes internationaux, le maître irakien du oud Naseer Shamma présentera Modon Al Narjess, une œuvre manifeste pour le dialogue des cultures. À travers son engagement humanitaire, ses créations et son enseignement à la Maison du oud, il fait rayonner la musique arabe bien au-delà des frontières.
23 et 24 juillet – Anything Goes (Kello Masmouh) – The Musical » : Carole Samaha entre en scène
Adaptation haute en couleur de Anything Goes de Cole Porter, Kello Masmouh marque le retour scénique de Carole Samaha. Dans une mise en scène de Roy Khoury, la comédie musicale mêle humour, claquettes, chant et satire sociale, dans une version en arabe sur fond de swing des années 1930. Un spectacle festif à grand déploiement, porté par 50 artistes et un orchestre live.
27 juillet – Dance Around the World : la jeunesse en mouvement
LeBAM National Wind Symphony, composé de 37 jeunes musiciens libanais, clôturera le festival avec un tour du monde en musique. Les bénéfices seront reversés au programme Teach Me Music, qui promeut l’accès gratuit à l’éducation musicale. Une soirée solidaire et festive pour conclure cette édition.
Unfolding Landscapes et Nothing but Flowers : les expositions en écho au paysage
Deux expositions viendront enrichir l’expérience festivalière : Unfolding Landscapes, conçue avec BeMA et le British Council, inaugure le programme Ambulant Arts et interroge la notion de paysage comme territoire de mémoire et de transmission. Nothing but Flowers, proposée par Saleh Barakat, rend hommage aux artistes libanais qui ont peint les fleurs, d’Omar Onsi à Bibi Zoghbi.
Ils ont dit :
• Laura el-Khazen Lahoud, ministre du Tourisme : « Ces conférences au ministère témoignent de la vitalité du secteur. Le tourisme culturel est un levier de développement économique et une clé pour retenir les jeunes talents. »
• Ghassan Salamé, ministre de la Culture : « Le palais de Beiteddine est un symbole d’amour et de convoitise, ranimé par une touche damascène. Le festival a toujours maintenu la distance entre culture et politique. Nous lançons sa restauration. »
• Paul Morcos, ministre de l’Information : « Depuis l’élection du président Joseph Aoun, le Liban vit un festival permanent. Beiteddine incarne nos racines et projette notre avenir. »
• Nora Joumblatt : « Je comptais évoquer l’état du palais, mais l’annonce de sa restauration m’a surprise. Le palais n’est éclairé qu’à l’occasion du festival, preuve du rôle vital de la culture en temps de crise. »
• Jahida Wehbé : « En temps de conflit, ce festival me permet de propager des notes d’amour. Le public est invité à devenir acteur de la représentation. »
• Roy Khoury : « “Kello Masmouh” est une adaptation arabe d’un classique de Broadway, dans la lignée du succès de Chicago. Une évasion nécessaire. »
• Mandy Bassil Germanos (CMA CGM) : « En soutenant le festival, nous affirmons notre engagement envers la créativité culturelle et nos racines libanaises. »
Depuis des années on ne fait que cela : RESTAURATION du palais de Beiteddine, avec un financement de l’étranger !! QUI VA SUPERVISER ? Priorité a la partie réservée aux touristes et non pas celle réservée à la visite du président ..
08 h 34, le 16 mai 2025