Le ministre des Travaux publics et des Transports, Fayez Rassamny, au cours d'une visite à l’aéroport international de Beyrouth, le 7 mars 2025. Photo ANI
Le ministre libanais des Travaux publics et des Transports, Fayez Rassamny, a annoncé mardi la réactivation du Centre de sécurité de l'aviation civile (Civil Aviation Safety Center, CASC) à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), après des années de mise en veille, avec pour ambition de lui redonner son « rôle stratégique » en tant que pôle de formation technique et professionnelle à l’échelle régionale.
Le ministre a précisé que les programmes de formation reprendront « conformément aux standards internationaux établis par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ». Il a souligné que la formation représente désormais « la pierre angulaire de la stratégie nationale de l'aviation civile ».
M. Rassamny a fait savoir que le centre a été « fondé en 1962 avec le soutien de l’OACI et des Nations unies, et a été l'un des premiers établissements de formation aéronautique au Moyen-Orient ». « Il a joué un rôle pionnier dans le domaine de la sécurité et de la formation aérienne, avant que ses activités ne soient suspendues en raison des circonstances difficiles que le Liban a traversées, a-t-il ajouté. Aujourd'hui, nous le relançons dans le cadre des efforts nationaux et du plan de redressement du secteur, afin de replacer le pays sur la carte de la formation aéronautique de la région ».
Au cours d'une première phase de relance, 35 contrôleurs aériens seront formés : 23 avaient déjà intégré le centre depuis le début de l’année 2023, tandis que 12 autres attendent l’obtention de leur licence depuis plus de 14 ans.
« Les activités du CASC ne se limitent pas toutefois à la formation des contrôleurs », a poursuivi le ministre. Les formations couvrent un large spectre de disciplines : opérations aériennes, inspection et navigabilité des avions, gestion et exploitation des aéroports, formation des équipes de secours et de lutte contre les incendies, délivrance de licences pour le personnel aéronautique, enquêtes sur les accidents, médecine aéronautique, économie de la sécurité aérienne et météorologie. Le centre a également un rôle de recherche dans le domaine de la sécurité de la navigation aérienne.
Pas de discrimination
En réponse à une question sur l’existence de discriminations dans les mesures prises à l’encontre de voyageurs de certaines nationalités, notamment les ressortissants irakiens, il a déclaré que le Liban ne fait « jamais de discrimination entre les visiteurs qui viennent dans le pays ». « Nous traitons les arrivants à l’aéroport comme cela se fait dans d’autres aéroports, a-t-il assuré. Notre priorité est la sécurité et la paix, et nous n’avons de problème avec personne. Nous traitons tout le monde de manière égale », soulignant qu’« il y a des considérations sécuritaires qui nous dépassent tous et qui s’imposent à nous ».
Le Liban a suspendu les vols directs entre Téhéran et Beyrouth depuis plusieurs semaines, en raison de craintes liées à d’éventuels transferts de fonds ou de matériel au Hezbollah. Les vols en provenance d’Irak pourraient potentiellement servir de transit à des ressortissants iraniens ou à du matériel venu d’Iran, contournant ainsi la suspension des liaisons directes.
Enfin, le ministre des Transports et des Travaux publics a également nommé mardi Ibrahim Abou Alayoui au poste de président de l'AIB. En mars, M. Rassamny avait révoqué de ses fonctions le directeur général p.i. de l'Aviation civile, Fady el-Hassan, qui occupait également la fonction de président p.i. de l'Aéroport international de Beyrouth. Il avait alors nommé l'ingénieur Amine Jaber à la direction de l'Aviation civile, Kamal Nassereddine à la présidence de l'aéroport et l'ingénieur Mohammad Saad à la tête du service d'entretien des équipements auprès de l'Aviation civile. Trois nominations provisoires en attendant les nominations définitives pour ces postes.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Nawaf Salam, accompagné de Fayez Rassamny, avait effectué une visite de contrôle à l'AIB. Ils ont rencontré le chef de la sécurité de l’aéroport, le général Fady Kfoury, et passé en revue les mesures de sécurité en place tout en évaluant les efforts déployés pour faciliter le flux des passagers.