
Une électrice déposant son bulletin dans l'urne à Jounieh, au premier tour des élections municipales, le 4 mai 2025. Photo Suzanne Baaklini/L'Orient-Le Jour
Au lendemain du scrutin dans le Mont-Liban et à la veille des élections municipales dans le Liban-Nord et le Akkar, ce dimanche 11 mai, l’Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE) a publié son deuxième rapport pour ces municipales 2025. Elle y répertorie les anomalies et les entorses à la loi au cours du vote dimanche dernier dans le Mont-Liban, comme durant la préparation du scrutin au Liban-Nord et dans la Békaa.
Parmi les remarques les plus significatives, celles des « aides » qui tombent opportunément à la veille du scrutin, et s’apparentent davantage à de la corruption déguisée, affectant l’égalité des chances entre les candidats. Parmi les exemples présentés par la LADE, des bons d’achat distribués par un candidat à Dékouané (Metn), des accusations de versement de pots-de-vin à Denniyé, des projets de bien commun inaugurés dans différentes régions à quelques semaines ou quelques jours du scrutin… L’étendue de ces « aides » et de ces inaugurations de projets dans un grand nombre de régions est frappante. L’association note « une absence de critères précis pour faire la différence entre les aides et les pots-de-vin destinés à influer sur le choix des électeurs ».
La LADE dénonce également plusieurs tentatives d’utiliser les ressources municipales à des fins électorales, à l’instar des listes appuyées par le Hezbollah et Amal à Haret Hreik, Bourj Brajneh et Ghobeyri (banlieue-sud, Mont-Liban), qui ont convié les électeurs à des meetings dans des institutions publiques.
Autre entorse à la loi : le discours confessionnel visant à mobiliser sur des bases religieuses et à jeter le discrédit sur des candidats d’autres communautés, ce qui est contraire à l’article 74 de la loi électorale 44/2017. De telles pratiques ont été répertoriées par les observateurs de l’association par des candidats dans des régions aussi diverses que le Batroun (Liban-Nord), Baalbeck, Ajaltoun dans le Kesrouan ou encore à Minié-Denniyé.
Parmi les autres infractions aux lois, les pressions et les menaces qui cherchent à influencer les votants et les candidats. La LADE a noté une « augmentation des actes de violence et des menaces », qui arrivent jusqu’à « l’annonce de listes victorieuses d’office » dans certaines régions. De telles pratiques ont été constatées à Yohmor, à Nabatiyé, à Beyrouth où la candidate Soha Mneimné (Beyrouth Madinati) a subi des pressions pour retirer sa candidature selon la LADE, à Denniyé où des affiches ont été brûlées, à Majdel Anjar (Békaa) où un candidat a proposé de payer 10 000 dollars à la caisse municipale en contrepartie d’une entente autour de sa candidature…
Les autres transgressions recensées par la LADE concernent des erreurs administratives diverses.
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