Le Centre catholique d’information s’est insurgé vendredi contre l’émission satirique Marhaba Dawlé en raison d’un épisode jugé offensant envers les valeurs religieuses et a estimé que la série, qui avait déjà fait l’objet d’une plainte de l’État, « franchit une limite intolérable en attaquant la foi chrétienne, la personne de Jésus-Christ et le clergé ». 

« Nous rejetons catégoriquement et condamnons de la manière la plus ferme ce programme et ses intervenants qui, par leurs propos, foulent aux pieds les valeurs morales et diffusent des messages offensants à l’encontre des religions monothéistes, à travers des insinuations déplacées et des expressions de bas niveau », a indiqué le centre religieux dans un communiqué. 

Marhaba Dawlé est une sitcom hebdomadaire écrite et réalisée par Mohammad Dayekh, qui « aborde, à travers les journaux intimes d’un groupe d’agents de sécurité dans un commissariat imaginaire, la relation ambiguë entre le citoyen et l’État, dans une approche sociale et comique ». Cette série fait polémique depuis son lancement. 

Pour mémoire

Le journaliste Firas Hatoum, producteur de la série polémique « Marhaba Dawlé », relâché sous caution d'élection de domicile

L’épisode polémique, diffusé jeudi sur la chaîne LBCI, met en scène des figures religieuses chrétiennes, druzes et musulmanes. Dans le sketch, deux hommes concluent un accord avec un prétendu « sauveur », dans l’espoir qu’il vienne « sauver » un village présenté comme un lieu de perdition à purifier. L’intrigue repose sur l’arrivée d’un missionnaire-messie, censé avoir été envoyé par Dieu lui-même pour entamer sa mission rédemptrice à partir de ce village. Ce personnage reproche tour à tour aux dignitaires religieux de ne pas incarner fidèlement les enseignements de leurs confessions respectives, les accusant d’avoir trahi l’esprit de leur foi. Durant cet épisode, un homme qui apparaît comme une incarnation du Messie descend symboliquement du ciel.

Attaque contre « la foi chrétienne »

Réagissant à cette mise en scène, le Centre catholique a appelé les autorités libanaises compétentes à « intervenir rapidement auprès des responsables de l’émission et à leur adresser un avertissement ferme », en exigeant « l’arrêt immédiat de la diffusion de séquences comportant diffamation et irrespect, sous peine de poursuites légales appropriées à l’encontre de la société de production ». Le texte accuse également l’émission d’attaquer « directement et indirectement la foi chrétienne, la personne de Jésus-Christ et le clergé, sous le prétexte d’une prétendue comédie ». 

Pour mémoire

La justice rejette la plainte de l'État libanais contre la LBCI

Ce n’est pas la première fois que l’émission fait l’objet de critiques. En janvier 2024, l’État libanais avait déposé une plainte contre la LBCI pour protester contre la série, suite à un épisode qui tourne en dérision les Forces de sécurité intérieure. La plainte avait toutefois été rejetée par la justice. Quelques mois plus tard, en avril 2024, le journaliste Firas Hatoum, producteur de la série, avait été relâché sous caution d’élection de domicile après s’être présenté devant les services de renseignement des FSI, après avoir été convoqué suite à une affaire liée à l’émission.