
Le ministre des Déplacés Kamal Shehadi. Photo ANI
Le ministre libanais des Déplacés, Kamal Shehadi, a souligné, lors d’un entretien avec l’agence russe Sputnik, la nécessité d’un « désarmement rapide du Hezbollah » afin d’obtenir un soutien international pour le Liban.
Il a affirmé que le Liban était « sur la voie de la solution concernant l'armement du Hezbollah », insistant sur la nécessité de « désarmer le plus rapidement possible » le parti chiite « pour obtenir un soutien étranger et restaurer la confiance des Libanais dans leur pays ».« Aucun État n’est prêt à investir dans la reconstruction du Liban tant que le danger existe, et qu'il y a un risque de guerre qui pourrait détruire ce qui serait reconstruit, a-t-il ajouté. La politique du gouvernement est claire : monopole de l'armement, reconstruction, réforme de l'économie et de l'administration ».
Le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam se sont engagés à faire en sorte que seul l'État détienne le monopole des armes alors que les pressions internes et externes en faveur du désarmement du Hezbollah s’intensifient, à la suite de l'entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, qui a mis fin à la guerre entre Israël et le parti chiite pro-iranien. Le 17 avril, le gouvernement a tenu sa première réunion consacrée à cette question. M. Aoun a déclaré mercredi, dans un entretien à la chaîne Sky News Arabia, que « la décision de retirer les armes » qui ne sont pas sous le contrôle de l'État « s’applique à l’ensemble du territoire libanais », mais que « les priorités concernent le Sud du pays », où le Hezbollah est fortement implanté.
Interrogé sur les priorités du gouvernement entre le désarmement des groupes armés ou le retrait israélien du Liban-Sud, le ministre Shehadi a fait savoir « que les deux sont prioritaires et l’accord de cessez-le-feu est clair : l’État doit exercer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire libanais (...) La majeure partie du Sud étant désormais sous le contrôle des autorités libanaises ».
Le ministre a également affirmé que tous les membres du gouvernement de Nawaf Salam s'accordent sur « le monopole des armes entre les mains de l'État, la reconstruction et la réforme de l'économie et de l'administration ». « Nous avons obtenu la confiance de la communauté internationale et il existe un soutien au plan du gouvernement, ainsi qu'un accueil favorable des mesures prises à ce jour en matière de législation et de réformes économiques, a-t-il poursuivi. Avant de gagner la confiance du monde extérieur, il est essentiel de gagner d'abord celle du citoyen libanais. »
100.000 déplacés sans logement
Au sujet des déplacés dans le pays, Kamal Shehadi a souligné que ce dossier figurait parmi les priorités de son ministère, révélant que « près de 200.000 logements ont été détruits par les frappes israéliennes durant la récente guerre, et environ 100.000 personnes n’ont pu retourner chez elles ».« La priorité du gouvernement est d’aider les déplacés et de reconstruire ces habitations, une responsabilité qui incombe à l’ensemble de l’exécutif, et non seulement au ministère des Déplacés », a-t-il insisté.
À propos des réfugiés syriens, le ministre a estimé que « la situation en Syrie s’est radicalement améliorée et permet désormais le retour des déplacés dans leur pays ». « Les fonds dépensés au Liban pour soutenir les Syriens pèsent négativement sur l’économie libanaise. S’ils étaient utilisés pour reconstruire les villes et villages syriens, ils stimuleraient l’économie dont la Syrie a besoin », a-t-il ajouté.
« L'accent est aujourd'hui mis sur les mesures qui contribueront à améliorer le niveau de vie au Liban, attirer des investissements et ramener les touristes au Liban, ainsi qu'à faciliter le retour des Libanais émigrés, des éléments qui peuvent se réaliser à court terme, a indiqué le ministre. En revanche, les réformes majeures nécessaires, par exemple en matière d'infrastructures, d'énergie, d'électricité ou d'extraction de gaz et de pétrole, nécessitent plus de temps. »
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