
Des personnes rassemblées autour de la carcasse d'une camionnette de passagers après une frappe sur Sanaa, au Yémen, le 21 avril 2025. Photo REUTERS/Khaled Abdullah
L’armée américaine a affirmé jeudi que l'explosion survenue dimanche à proximité d’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco à Sanaa, la capitale du Yémen, avait été causée par un missile houthi et non par une frappe aérienne américaine. Le ministère de la Santé contrôlé par les houthis avait affirmé auparavant qu’une douzaine de personnes avaient été tuées dans une frappe américaine dimanche dans ce quartier de Sanaa.
Un porte-parole du Commandement central américain (Centcom) a déclaré que les dégâts et les pertes humaines rapportés par les responsables houthis du Yémen avaient « probablement eu lieu », mais qu’ils n’avaient pas été causés par une attaque américaine. La frappe américaine la plus proche cette nuit-là se trouvait à plus de cinq kilomètres de distance, selon ce responsable. L’armée américaine estime que les dégâts ont été causés par un « missile de défense aérienne houthi », après examen de « rapports locaux, y compris de vidéos montrant des inscriptions en arabe sur les fragments du missile retrouvée sur le marché », a indiqué le porte-parole, ajoutant que les houthis avaient ensuite arrêté des Yéménites. Il n’a toutefois fourni aucune preuve.
Un responsable houthi, cité par le New York Times, a estimé pour sa part que le démenti américain était une tentative de discréditer le groupe rebelle.
Le président américain Donald Trump avait ordonné le mois dernier une intensification des frappes américaines au Yémen. Son administration avait indiqué que les attaques contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, se poursuivraient jusqu’à ce qu’ils cessent d’attaquer les navires en mer Rouge. Les récentes frappes américaines ont tué des dizaines de personnes, dont 74 lors d’une attaque contre un terminal pétrolier jeudi, ce qui en fait la frappe la plus meurtrière au Yémen sous Trump, selon le ministère local de la Santé. L’armée américaine affirme que ces frappes visent à affaiblir les capacités militaires et économiques du groupe.
Des défenseurs des droits humains ont exprimé leurs inquiétudes concernant les pertes civiles, et trois sénateurs démocrates, dont Chris Van Hollen, ont adressé jeudi une lettre au chef du Pentagone, Pete Hegseth, exigeant un bilan des pertes civiles.
Les houthis ont pris le contrôle de vastes régions du Yémen au cours de la dernière décennie. Depuis novembre 2023, ils ont lancé des attaques de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge, affirmant cibler des bateaux liés à Israël. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, où la guerre menée par Israël a tué plus de 51 000 personnes, selon le ministère de la Santé de Gaza, et conduit à des accusations de génocide et de crimes de guerre, que l’État hébreu rejette.
Cet article est une traduction, réalisée par L'Orient-Le Jour, d'une dépêche publiée en anglais par l'agence Reuters.