L’assistance est réputée impassible, voire glaciale. Entre smokings cintrés et robes longues drapées, Marianne James détonne. En tee-shirt noir et salopette en jean, il est peu après 23 heures lorsque la comédienne rejoint la scène du théâtre des Champs-Élysées pour recevoir le premier – et seul – Molière de sa carrière des mains de Catherine Jacob et Michel Leeb. En ce soir du 3 mai 1999, le public, encore peu familier de son univers, l’applaudit timidement, rien que par politesse. « Recevoir le prix du meilleur spectacle était ma revanche, ma plus belle réponse à cette industrie qui ne voulait pas de moi », relate aujourd’hui l’interprète de Maria Ulrika Von Glott à L’Orient-Le Jour.Car avant de camper ce personnage intensément acide de cantatrice allemande perfide, « on ne m’a accepté nulle part, j'encaissais refus sur refus comme des...