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Moyen-Orient - Nucléaire

Malgré les embûches, une seconde réunion US-Iran constructive à Rome

Téhéran a accusé lundi Tel-Aviv de vouloir « saper » les négociations sur le nucléaire, alors qu’Israël a préparé des plans militaires pour frapper l’Iran.

Malgré les embûches, une seconde réunion US-Iran constructive à Rome

Des véhicules de la délégation américaine quittant l’ambassade d’Oman à Rome après une seconde session de pourparlers sur le nucléaire iranien, le 19 avril 2025. Andreas Solaro/AFP

Iraniens et Américains se montrent plutôt confiants après une nouvelle série de discussions à Rome samedi sur le programme nucléaire de Téhéran, les deux parties ayant convenu de se revoir dans une semaine. « Nous avons réalisé beaucoup de progrès dans nos discussions directes et indirectes », a assuré un haut responsable américain non identifié, dans une déclaration écrite. Il a confirmé que les deux parties se retrouveraient « la semaine prochaine ». « Les négociations avancent », a déclaré de son côté le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après cette seconde série de pourparlers via une médiation du sultanat d’Oman. « C’était une bonne réunion », a-t-il ajouté. Les discussions de Rome ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman entre les deux pays, ennemis depuis la révolution islamique de 1979. « Nous nous retrouverons samedi prochain à Oman », a annoncé M. Araghchi à la télévision d’État iranienne, en précisant que « des discussions techniques au niveau des experts débuteront mercredi ». Selon la diplomatie omanaise, Téhéran et Washington cherchent un accord « équitable, durable et contraignant », qui assurera « un Iran sans arme nucléaire et sans sanctions ». « Les discussions prennent de l’élan, et même l’improbable devient désormais possible », a souligné sur X le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr Albusaidi. Pilotées par M. Araghchi et par l’émissaire américain Steve Witkoff, les discussions de samedi ont duré quatre heures. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que les deux délégations s’étaient installées « dans deux salles différentes » de la résidence de l’ambassadeur d’Oman à Rome et que le chef de la diplomatie du sultanat du Golfe avait assuré la médiation.

Tel-Aviv accusé de vouloir « saper » les négociations

La télévision iranienne, comme l’agence de presse Tasnim, ont fait état d’une « atmosphère constructive ». Dans le pays, où les pourparlers font naître l’espoir d’une amélioration de la situation économique à travers une levée des sanctions, la Bourse a connu samedi une capitalisation « historique », selon l’agence de presse officielle Irna. La monnaie nationale a également retrouvé des couleurs, un dollar s’échangeant dimanche pour environ 830 000 rials, contre plus d’un million début avril, selon plusieurs sites iraniens de suivi du taux de change informel.Avant les discussions de samedi, M. Araghchi avait pourtant fait part de ses « sérieux doutes » quant aux intentions des États-Unis. « Nous sommes conscients que le chemin » vers un accord « n’est pas sans embûches », a écrit samedi sur X son porte-parole Esmaïl Baghaï. Et l’Iran a accusé lundi son ennemi juré Israël de vouloir « saper » les pourparlers en cours. « Une sorte de coalition se forme (...) pour saper et perturber le processus diplomatique », a déclaré lors d’un point de presse Esmaïl Baghaï, ajoutant que « le régime sioniste est au centre de ce mouvement ». « À ses côtés se trouvent une série de courants bellicistes aux États-Unis et de personnalités issues de différentes factions », a ajouté le porte-parole, en référence aux politiques américains qui s’opposent à un accord avec l’Iran.

« Pression maximale »

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait réaffirmé samedi qu’il était « déterminé à empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires. Je ne renoncerai pas à cet objectif, je ne le lâcherai pas et je ne reculerai pas, même d’un millimètre », avait-il déclaré. Après des révélations du New York Times sur le blocage par Donald Trump de plans israéliens pour frapper les infrastructures nucléaires iraniennes avec l’aide de Washington, le président américain a affirmé jeudi qu’il n’était « pas pressé » d’utiliser l’option militaire, sans pour autant fermer la porte à une opération si les négociations venaient à échouer. « Je pense que l’Iran veut discuter », a-t-il souligné. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de « pression maximale » sur l’Iran, tout en appelant en mars Téhéran à négocier un nouvel accord. L’échange de samedi est ainsi la seconde réunion à ce niveau depuis le retrait unilatéral des États-Unis, en 2018, sous la première présidence du milliardaire républicain, de l’accord international qui prévoyait un encadrement des activités nucléaires de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales. Après le retrait américain de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines, Téhéran a pris progressivement ses distances avec le texte. Le pays enrichit désormais de l’uranium jusqu’à 60 %, bien au-dessus du plafond de 3,67 % fixé par l’accord, restant toutefois en deçà du seuil des 90 % nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, selon l’AIEA. Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé mercredi que l’Iran n’était « pas loin » de disposer de la bombe atomique.

« Lignes rouges »

L’Iran insiste pour que les pourparlers se limitent au nucléaire et à la levée des sanctions et considère comme une « ligne rouge » toute discussion qui porterait sur un démantèlement total de son programme nucléaire. Certains médias spéculaient sur le fait que le programme balistique de l’Iran ou son soutien à des groupes armés hostiles à Israël, dont le Hezbollah au Liban et les houthis au Yémen, figureraient au menu des discussions. Aucun sujet autre que le nucléaire n’a cependant été abordé samedi par les États-Unis, a affirmé M. Araghchi. Le chef de la diplomatie iranienne avait mis en garde vendredi les États-Unis contre « des demandes déraisonnables », après que M. Witkoff avait effectué une volte-face et réclamé un démantèlement total du programme nucléaire iranien. Les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont eux exclu toute discussion sur les capacités militaires et de défense, dont le programme balistique qui inquiète à l’international. Cherchant des soutiens de taille, le ministre iranien des Affaires étrangères doit se rendre mardi en Chine, le plus grand partenaire commercial de l’Iran, signataire de l’accord de Vienne et destinataire de près de 90 % du pétrole iranien, souvent avec d’importants rabais. Lundi, le président Vladimir Poutine a ratifié le traité de partenariat stratégique global de 20 ans signé avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian en janvier dernier, le chef de la diplomatie iranienne s’étant rendu en Russie, également partie au deal nucléaire de 2015, juste avant le second cycle de négociations à Rome.

Sources : agences

Iraniens et Américains se montrent plutôt confiants après une nouvelle série de discussions à Rome samedi sur le programme nucléaire de Téhéran, les deux parties ayant convenu de se revoir dans une semaine. « Nous avons réalisé beaucoup de progrès dans nos discussions directes et indirectes », a assuré un haut responsable américain non identifié, dans une déclaration écrite. Il a confirmé que les deux parties se retrouveraient « la semaine prochaine ». « Les négociations avancent », a déclaré de son côté le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après cette seconde série de pourparlers via une médiation du sultanat d’Oman. « C’était une bonne réunion », a-t-il ajouté. Les discussions de Rome ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman entre les deux pays, ennemis...
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