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Le Liban espère entamer des discussions sur la restructuration de sa dette dans l'année, affirme Jaber


Le Liban espère entamer des discussions sur la restructuration de sa dette dans l'année, affirme Jaber

Le ministre libanais des Finances Yassine Jaber au cours de son entretien à Reuters au ministère des Finances, le 15 avril 2025 à Beyrouth. REUTERS/Mohammed Azakir

Les autorités libanaises espèrent rencontrer les détenteurs d'obligations internationales pour discuter de la restructuration de la dette du pays au cours des douze prochains mois. Toutefois, aucune rencontre n’est prévue pendant les réunions du printemps de la Banque mondiale et du FMI qui se tiendront la semaine prochaine, a déclaré mardi le ministre des Finances Yassine Jaber.

Le ministre s'exprimait à quelques jours de son départ pour Washington, où se tiendront ces réunions – l’un des plus importants rassemblements de décideurs financiers et d’investisseurs – au cours desquelles le Liban cherchera à démontrer ses avancées en matière de réformes économiques pour s’attaquer aux causes profondes de son effondrement financier.

L’économie libanaise a commencé à s’écrouler en 2019, après des années de corruption et de dépenses inconsidérées de la part de l’élite dirigeante. En mars 2020, le pays est entré en défaut de paiement souverain sur ses 31 milliards de dollars d'obligations internationales en circulation en mars 2020.

Interrogé sur la possibilité de rencontrer les créanciers internationaux dans l’année à venir, M. Jaber a répondu : « Certainement (...) On ne peut pas y échapper, en fin de compte. Le Liban est désireux de résoudre cette question. » Mais le pays doit d’abord progresser dans les réformes – notamment la restructuration du secteur bancaire et l’augmentation des recettes publiques à travers une réforme du système fiscal et des mécanismes de perception des droits de douane – avant de pouvoir entamer des négociations, a-t-il précisé.

« Nous voulons avant tout faire notre devoir, mettre le processus de réforme sur les rails. On ne peut pas avoir une maison en plein désordre et dire ensuite : 'Je veux négocier'», a souligné le ministre.

La délégation libanaise participant aux réunions du printemps sera la première du nouveau gouvernement à assister à un sommet conjoint du FMI et de la Banque mondiale. Le cabinet de Nawaf Salam, entré en fonction en février, s’est engagé à mettre en place un nouveau programme avec le FMI. M. Jaber a affirmé qu’il s’agira de la première participation d’un ministre libanais des Finances à une réunion de ce type depuis plus de dix ans.

Le ministre de l’Économie Amer Bsat doit pour sa part présenter les perspectives économiques du Liban au cours d’une conférence d’investisseurs organisée par JPMorgan en marge des réunions.

Le groupe de créanciers – comprenant notamment les grands fonds Amundi, Ashmore, BlackRock, BlueBay, Fidelity et T. Rowe Price, ainsi qu’un ensemble de fonds spéculatifs de taille plus modeste – a récemment nommé un conseiller financier en vue de préparer les négociations sur la dette. Peu après sa formation en 2021, ce groupe de détenteurs d’obligations avait déclaré détenir une « minorité de blocage » de plus de 25 % dans un certain nombre d'obligations libanaises, ce qui en fait un acteur-clé de toute restructuration de la dette.

La majorité des obligations est également détenue par des banques commerciales libanaises ou par la Banque du Liban, qui avait acquis directement 3 milliards de dollars de dette auprès du précédent gouvernement en 2019. Les obligations libanaises se négocient actuellement à des niveaux très faibles, aux alentours de 15 à 16 cents pour un dollar. 

Le gouvernement libanais avait prolongé de trois ans en janvier le délai de prescription pour les actions en justice liées aux eurobonds. Le ministre Jaber a estimé que cette mesure « rassurait les détenteurs d’obligations ». Il a refusé de préciser si le gouvernement envisageait des décotes, des extensions ou des annulations de dette, soulignant que la priorité restait aux réformes.

Le ministre des Finances a également indiqué que le gouverneur de la Banque du Liban étudiait différentes options pour remédier aux pertes financières du pays, estimées à environ 84 milliards de dollars. Le gouvernement n’envisage pas à ce stade de liquider ses réserves d’or – évaluées en avril 2022 à 286 tonnes – dont la valeur a augmenté avec la flambée des cours cette année.


*Cet article est une traduction de l'anglais d'une dépêche de Reuters. 

Les autorités libanaises espèrent rencontrer les détenteurs d'obligations internationales pour discuter de la restructuration de la dette du pays au cours des douze prochains mois. Toutefois, aucune rencontre n’est prévue pendant les réunions du printemps de la Banque mondiale et du FMI qui se tiendront la semaine prochaine, a déclaré mardi le ministre des Finances Yassine Jaber.Le ministre s'exprimait à quelques jours de son départ pour Washington, où se tiendront ces réunions – l’un des plus importants rassemblements de décideurs financiers et d’investisseurs – au cours desquelles le Liban cherchera à démontrer ses avancées en matière de réformes économiques pour s’attaquer aux causes profondes de son effondrement financier.L’économie libanaise a commencé à s’écrouler en 2019, après des...