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Moyen-Orient - Diplomatie

L'Iran et les Etats-Unis poursuivront les négociations sur le nucléaire la semaine prochaine

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l'émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, ont eu un échange direct pendant « quelques minutes ».

Combinaison de photos montrant, à gauche, l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et à droite, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi. Photos AFP / MANDEL NGAN, AMER HILABI

Les Etats-Unis et l'Iran ont tenu samedi à Oman des pourparlers « constructifs » sur le programme nucléaire iranien et sont d'accord pour se rencontrer à nouveau, après la menace du président Donald Trump de recourir à une opération militaire en l'absence d'accord.

Alors que les Américains avaient appelé à des discussions directes, les deux parties ont mené des pourparlers « indirects » dans la capitale Mascate, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères. Toutefois, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l'émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, ont eu un échange direct pendant « quelques minutes », dans « une atmosphère constructive basée sur le respect mutuel », a ajouté le ministère dans un communiqué.

Les deux responsables qui menaient les délégations des deux pays « sont convenus de poursuivre les discussions la semaine prochaine », selon la même source.

« Atmosphère calme et respectueuse »

De son côté, Abbas Aragchi a précisé sur la télévision d’État iranienne que ce prochain cycle de discussions est envisagé pour le samedi 19 avril prochain. Il a indiqué avoir « transmis les positions officielles de l’Iran aux États-Unis par l’intermédiaire de son homologue omanais » et estime qu’« il existe une chance de parvenir à un accord à court terme », mais ce à condition que les États-Unis « entrent dans les discussions sur un pied d’égalité ».

« À mon avis, la réunion a été constructive, elle s'est déroulée dans une atmosphère calme et très respectueuse. Il n'y a pas eu de propos blessants, et les deux parties ont montré leur détermination à poursuivre les négociations jusqu'à parvenir à un accord avantageux pour les deux parties », a-t-il déclaré.

Ces discussions se sont déroulées dans « une atmosphère cordiale », a confirmé le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi, qui a servi de médiateur pendant les échanges. Ce dernier s'est dit « fier » d'avoir servi de médiateur « pour lancer un processus de dialogue et de négociation, dans le but commun de parvenir à un accord équitable et contraignant », entre les deux pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Adversaires de longue date, Iraniens et Américains ont tenté de parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire après le retrait des Etats-Unis du précédent texte, décidé par Donald Trump lors de son premier mandat en 2018.

Affaibli par les revers infligés par Israël à ses alliés, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, l'Iran cherche à obtenir la levée des sanctions qui étranglent son économie. Donald Trump a adopté une politique de « pression maximale » à l'égard de l'Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier. Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de joutes verbales entre deux pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

« Ligne rouge »

Les Etats-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l'Iran, qu'ils accusent de visées militaires, ce que Téhéran dément. M. Witkoff, en visite vendredi en Russie, a déclaré au Wall Street Journal que « la militarisation de la capacité nucléaire » de l'Iran était une « ligne rouge » pour Washington. « Notre position commence par le démantèlement de votre programme. C'est notre position aujourd'hui. Cela ne veut pas dire, qu'à la marge, nous n'allons pas trouver d'autres moyens pour tenter de parvenir à un compromis », a-t-il dit.

M. Trump a lui déclaré mercredi qu'une intervention militaire était « tout à fait » possible en cas d'absence d'accord. « S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué », a averti M. Trump, un allié du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui agite régulièrement le spectre d'une attaque contre le programme nucléaire iranien perçu comme une menace contre son pays. « Je veux que l'Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d'arme nucléaire », a prévenu vendredi M. Trump.

« Un peu d'oxygène » 

Après le retrait de Washington de l'accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d'Iran a pris ses distances avec le texte. Elle a accru son niveau d'enrichissement de l'uranium jusqu'à 60%, très au-dessus de la limite de 3,67% imposée par l'accord, se rapprochant du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique.

Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé les tensions entre l'Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.

Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, « la seule et unique priorité est la survie du régime et, idéalement, l'obtention d'un peu d'oxygène, d'un allègement des sanctions, afin de relancer l'économie, car le régime est devenu assez impopulaire ».  


Les Etats-Unis et l'Iran ont tenu samedi à Oman des pourparlers « constructifs » sur le programme nucléaire iranien et sont d'accord pour se rencontrer à nouveau, après la menace du président Donald Trump de recourir à une opération militaire en l'absence d'accord.Alors que les Américains avaient appelé à des discussions directes, les deux parties ont mené des pourparlers « indirects » dans la capitale Mascate, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères. Toutefois, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l'émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, ont eu un échange direct pendant « quelques minutes », dans « une atmosphère constructive basée sur le respect mutuel », a ajouté le ministère dans un communiqué.Les deux responsables qui menaient les...
commentaires (2)

Les discussions sur le dossier nucléaire sont "très proches" d'un accord sur le contenu des négociations futures, dit-on. Seul notre groupe se vante malgré tout. Seul notre groupe pense être le centre de l'univers. Pourquoi ? Parce que nous avons des responsables irresponsables qui leur font croire cela

L’acidulé

10 h 21, le 13 avril 2025

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Commentaires (2)

  • Les discussions sur le dossier nucléaire sont "très proches" d'un accord sur le contenu des négociations futures, dit-on. Seul notre groupe se vante malgré tout. Seul notre groupe pense être le centre de l'univers. Pourquoi ? Parce que nous avons des responsables irresponsables qui leur font croire cela

    L’acidulé

    10 h 21, le 13 avril 2025

  • Ce monde a des complexes et tout le monde trouve wow … les 2 parties ont échangé directement … ET ALORS , Qui veut négocier, négocier même avec les signes et les mimiques… c quoi ce complexe de négociations indirectes ?, je ne comprends pas pas franchement …que ce soient les libanais et leurs foutus complexes de négociations indirectes que les USA et Iraniens. On dirait des gamins qui ont besoin d’un tuteur … négociations directes et si ça ne marche pas? Un arbitre, un médiateur pour calmer le jeu et rapprocher les idées.

    LE FRANCOPHONE

    18 h 23, le 12 avril 2025

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