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Salamé persiste : Reconstruction et désarmement du Hezbollah « vont de pair »

« Nous ne cédons pas à des exigences américaines, nous agissons selon une politique que nous estimons bénéfique pour le Liban, afin de relancer la croissance économique », affirme le ministre de la Culture. 

Salamé persiste : Reconstruction et désarmement du Hezbollah « vont de pair »

Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, dans les locaux de la Bibliothèque nationale à Sanayeh. Photo Aly Baalbacky

Des déclarations similaires avaient déjà provoqué une controverse. Jeudi, le ministre de la Culture Ghassan Salamé a affirmé que « l'attention portée au peuple libanais et la reconstruction de leurs logements devrait aller de pair avec le désarmement du Hezbollah », quatre jours après avoir provoqué la colère des Forces libanaises qui critiquaient une position prise dimanche par le ministre sur le même sujet. M. Salamé s'était alors opposé dans un entretien à l'utilisation du terme de « désarmement » du parti chiite, évoquant plutôt « l'exercice du pouvoir de l'Etat sur l'ensemble du territoire », ce qui devait également impliquer la reconstruction du Liban-Sud.

Dans un entretien à la radio russe Sputnik, publié par l'Agence nationale de l'information (ANI, officielle), M. Salamé a affirmé jeudi que « le monopole de la force armée devait être exclusivement entre les mains de l'État » tout estimant de nouveau que « l'attention portée à la population et la reconstruction de ses logements doit aller de pair avec le désarmement du Hezbollah ».

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« L'armée fait de son mieux en fonction de ses moyens dans le processus de désarmement du Hezbollah, a ajouté M. Salamé. Le sujet des armes est une question interne libanaise et nous avons convenu que celles-ci doivent être exclusivement sous le contrôle de l'État ».

Plus tôt dans la journée, le président Joseph Aoun a salué la « souplesse » du Hezbollah sur la question sensible des armes, évoquant une volonté de coopération encadrée par un calendrier précis, selon des propos rapportés par un député du bloc parlementaire de la Modération nationale à l’issue d’une rencontre au palais de Baabda. Ces prises de position interviennent dans un contexte où le parti chiite, sorti très affaibli de son conflit avec Israël, aurait ouvert la porte à des discussions sur son désarmement, « dans le cadre d’une stratégie de défense nationale ». Cette ouverture serait toutefois conditionnée au retrait d’Israël des cinq points qu’il occupe encore au Liban-Sud, ainsi qu’à la cessation de ses frappes quasi quotidiennes depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 27 novembre, selon les propos d’un responsable du Hezbollah cités par l’agence Reuters.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, nommé par les FL, a affirmé jeudi dans le même contexte que le Liban « a été clairement informé qu’aucune aide internationale ni reconstruction n’auront lieu sans l’exclusivité des armes au nord et au sud du Litani », dans un entretien au média Asharq al-Awsat.

« Nous ne cédons pas à des exigences américaines »

Concernant les réformes financières lancées par le gouvernement libanais, Ghassan Salamé a affirmé : « Nous ne cédons pas à des exigences américaines, nous agissons selon une politique que nous estimons bénéfique pour le Liban, afin de relancer la croissance économique ». Il a notamment souhaité que le projet de loi sur le secret bancaire « soit entériné par le Parlement », le président de la Chambre, Nabih Berry, ayant convoqué les commissions parlementaires mixtes à une réunion conjointe le 16 avril pour étudier cette proposition de loi. M. Salamé a insisté sur l'importance de cette loi car elle « permettrait au Liban de sortir de la zone grise où il se trouve ».

L'émissaire américaine pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a effectué une tournée à Beyrouth le week-end dernier durant laquelle elle a réitéré la position des États-Unis sur les armes du Hezbollah. Elle a également invité le Liban à mettre en place les réformes nécessaires pour sortir de la crise.

Le Liban est en crise depuis fin 2019, mais n’a toujours pas lancé les réformes nécessaires pour assainir son secteur financier et relancer son économie, malgré les appels pressants de ses partenaires étrangers. Une réunion entre des représentants libanais et ceux du Fond monétaire international (FMI) est prévue pendant les réunions de printemps organisées par l'institution avec la Banque mondiale à Washington, du 21 au 26 avril.

Des déclarations similaires avaient déjà provoqué une controverse. Jeudi, le ministre de la Culture Ghassan Salamé a affirmé que « l'attention portée au peuple libanais et la reconstruction de leurs logements devrait aller de pair avec le désarmement du Hezbollah », quatre jours après avoir provoqué la colère des Forces libanaises qui critiquaient une position prise dimanche par le ministre sur le même sujet. M. Salamé s'était alors opposé dans un entretien à l'utilisation du terme de « désarmement » du parti chiite, évoquant plutôt « l'exercice du pouvoir de l'Etat sur l'ensemble du territoire », ce qui devait également impliquer la reconstruction du Liban-Sud. Dans un entretien à la radio russe Sputnik, publié par l'Agence nationale de l'information (ANI, officielle), M. Salamé a affirmé...