
Les lauréates à la remise du Prix Philoxenia 2025, coup de cœur du public. Photo Nathalie Coureau
Elles avaient le choix de raconter, elles ont choisi de tendre la main. Lauréates du Prix Philoxenia 2025, coup de cœur du public, Gabrielle Jabbour, Joanna Gayon, Juliette et Jeanne Ober, quatre cousines et amies très proches, ont ému les spectateurs avec leur court-métrage L’espérance ne déçoit pas. Ce film de cinq minutes retrace le parcours d’une jeune femme sans-abri, orpheline, errant seule dans la rue, hantée par le souvenir lumineux de son frère disparu. Une histoire poignante, où l’hospitalité surgit dans la nuit, portée par trois jeunes femmes qui l’écoutent, la réconfortent… et lui offrent une rencontre inespérée.
Ce court-métrage a été réalisé dans le cadre de la deuxième édition du Prix Philoxenia, un concours national porté par le Comité français de radio télévision (CFRT), également producteur de l’émission Le Jour du Seigneur. Ouvert aux jeunes de 14 à 24 ans, ce prix encourage collégiens, lycéens et étudiants à s’exprimer sur le thème de l’hospitalité, à travers des créations audiovisuelles d’une à cinq minutes. Les participants peuvent concourir au nom de leur établissement ou, comme l’ont fait les quatre cousines, en candidats libres, entièrement autonomes dans leur démarche artistique et citoyenne.
Bien qu’elles vivent dans des régions différentes, leur lien est profond. Gabrielle, élève au lycée Notre-Dame de Meudon, interprète le rôle principal. Juliette, Jeanne et Joanna, basées en région grenobloise et clermontoise, l’ont rejointe pour créer ce projet à huit mains. Ensemble, elles ont coécrit le scénario, imaginé la mise en scène, tourné, monté… et joué dans le film.
« On voulait parler de la fragilité, de la douleur, mais aussi de l’espérance qui ne meurt jamais », confie Juliette, qui a assuré la réalisation. Le tournage s’est fait avec les moyens du bord, dans des décors naturels, avec un smartphone et l’aide de leurs proches. Le résultat, d’une grande justesse, alterne errance urbaine et souvenirs lumineux, jusqu’à une scène finale empreinte d’humanité.
Mais leur engagement ne s’est pas arrêté à l’écran. Dès le début, elles avaient pris l’engagement de reverser 500 euros de leur dotation en cas de victoire à Sesobel, une association libanaise fondée en 1976 qui accompagne les enfants en situation de handicap. Une décision qui fait écho à leur film, mais aussi à leur attachement personnel au Liban, pays d’origine de Gabrielle. « Pour nous, l’hospitalité, c’était bien plus qu’accueillir, c’était aussi offrir. En tant que Libanaise, l’aide aux enfants handicapés au Liban me tient à cœur. C’était notre façon de partager le prix Philoxenia au-delà du concours », souligne Gabrielle.
Ce geste fort incarne pleinement l’esprit du Prix Philoxenia, un concours qui place l’hospitalité au cœur du vivre-ensemble et donne une voix forte à la jeunesse. Avec L’espérance ne déçoit pas, Gabrielle, Juliette, Jeanne et Joanna offrent bien plus qu’un court-métrage : un regard tendre, lucide et engagé sur le monde.
Sur la question de l’expansion du concours à d’autres écoles, Irène Ober, journaliste au CFRT et membre du comité du Prix Philoxenia, répond : « Le comité étudie actuellement la possibilité de développer des partenariats avec d’autres établissements scolaires, et pourquoi pas avec des écoles à l’étranger, comme par exemple au Liban, afin d’ouvrir le concours à d’autres jeunes. »
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