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Monde - Condamnation

Meloni rejoint l'extrême droite européenne dans son soutien à Marine Le Pen, Musk et Bolsonaro crient à l'injustice

Le milliardaire Elon Musk, proche conseiller du président américain Donald Trump, a dénoncé un « abus du système judiciaire ».

La présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen (à gauche) arrive avec son avocat Rodolphe Bosselut (au centre) au palais de justice de Paris pour le verdict de son procès pour suspicion de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. Alain Jocard / AFP

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé que la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d'inéligibilité privait « des millions de citoyens de représentation », dans une déclaration au journal italien Il Messaggero publiée mardi, au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen.

« Je ne connais pas le bien-fondé des accusations contre Marine Le Pen, ni les raisons d'une décision aussi forte », a toutefois admis auprès du quotidien romain la cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia. « Mais je pense que personne n'ayant à cœur la démocratie ne peut se réjouir d'une sentence qui frappe le leader d'un grand parti et prive des millions de citoyens de représentation », a-t-elle poursuivi.

De son côté, le président du parti français d'extrême droite le Rassemblement national a dénoncé mardi « la tyrannie des juges », tout en condamnant « les menaces, les injures ou les insultes » à leur égard.

« Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir », a-t-il avancé. Jordan Bardella a fait un parallèle entre « le climat » en France et la Roumanie où le candidat d'extrême droite a été privé d'une victoire potentielle par l'annulation de l'élection présidentielle. Il a annoncé « l'organisation ce week-end de distributions de tracts et mobilisations pacifiques ».

Lundi, le vice-Premier italien et chef de la Ligue Matteo Salvini, rival de Giorgia Meloni, avait dénoncé la « déclaration de guerre de Bruxelles », aux sources selon lui de la condamnation de Mme Le Pen.

Le vice-Premier ministre italien, qui a eu lui-même maille à partir avec la justice de son pays, l'a exhortée à « ne pas se laisser intimider ». « En avant toute, mon amie ! », avait-il écrit.

Hongrie en tête, de nombreuses voix s'étaient élevées lundi dans l'extrême droite européenne et au-delà pour dénoncer le sort de Marine Le Pen, condamnée par la justice française à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics. Le milliardaire Elon Musk, proche conseiller du président américain Donald Trump, s'est joint aux critiques en fustigeant un « abus du système judiciaire » et a mis en garde contre « un retour de bâton ».

L'ex-président brésilien d'extrême-droite Jair Bolsonaro (2019-2022), lui-même condamné à une peine d’inéligibilité au Brésil, a lui dénoncé une « persécution » de Mme Le Pen. « J'espère et j'encourage Mme Le Pen à surmonter cette persécution et à se présenter à la prochaine élection présidentielle » en 2027, a-t-il écrit sur son compte X.

Le Kremlin avait plus tôt déploré une « violation des normes démocratiques ». « Nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu'on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d'un processus politique », a réagi son porte-parole, Dmitri Peskov. La dirigeante du Rassemblement National (RN), qui va faire appel, voit désormais son avenir sérieusement compromis alors qu'elle faisait figure de favorite pour l'élection présidentielle de 2027 après trois tentatives infructueuses.

« Je suis Marine ! », a lancé dans un cri de ralliement sur X son allié hongrois Viktor Orban. Pour le Premier ministre nationaliste, elle vient grossir les rangs des « patriotes » victimes selon lui d'une cabale, à l'instar de Donald Trump ou de Matteo Salvini.

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« Choqué » 

Face au verdict jugé politique des tribunaux, tous ont appelé à poursuivre le combat. « Ils n'arriveront pas à faire taire la voix du peuple français », a averti le leader du parti espagnol Vox Santiago Abascal.

Il avait convié en février à Madrid la députée française, aux côtés de Viktor Orban et d'autres chefs de file du groupe parlementaire européen Patriotes pour l'Europe, lequel a dans un message sur X évoqué une « dérive autoritaire alarmante au sein de l'UE ».

Aux Pays-Bas, le patron de l'extrême droite Geert Wilders s'est dit « choqué » par un jugement « incroyablement sévère ». « Je suis persuadé qu'elle gagnera en appel et qu'elle deviendra présidente de la France », a-t-il dit. Seule exception dans ce concert européen, le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité réagir, le RN ayant pris ses distances avec cette formation aux positions très radicales en raison de divers scandales.

Scénario roumain 

Ce scénario d'inéligibilité rappelle les événements politiques récents en Roumanie, où le candidat d'extrême droite Calin Georgescu a été écarté de la course à la présidence par la Cour constitutionnelle.

Il était arrivé contre toute attente en tête du premier tour le 24 novembre après une intense campagne sur le réseau social TikTok, un scrutin ensuite annulé pour cause de soupçons d'ingérence russe lors d'une décision rarissime au sein de l'Union européenne.

Parlant de « coup d'État », cet ancien haut fonctionnaire très critique de l'UE et de l'Otan a depuis été inculpé et a obtenu le soutien d'Elon Musk, tandis que le vice-président américain JD Vance a fustigé des autorités roumaines qui ont « si peur de leur peuple qu'elles le font taire ».

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Le nationaliste George Simion, favori du nouveau premier tour prévu le 4 mai, avait alors évoqué « une page noire de notre fragile démocratie ». Cette fois, il s'en prend à une France qui « cible ou anéantit » ses adversaires politiques, une méthode « tout droit sortie du manuel d'instructions des régimes totalitaires ». Selon le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, « les tribunaux sont devenus les outils de ceux qui craignent la démocratie ».

Sous le coup d'un mandat d'arrêt pour attaque à l'ordre constitutionnel, il a lui aussi écrit « Je suis Marine » en français, tout comme l'ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis.


La Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé que la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d'inéligibilité privait « des millions de citoyens de représentation », dans une déclaration au journal italien Il Messaggero publiée mardi, au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen.« Je ne connais pas le bien-fondé des accusations contre Marine Le Pen, ni les raisons d'une décision aussi forte », a toutefois admis auprès du quotidien romain la cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia. « Mais je pense que personne n'ayant à cœur la démocratie ne peut se réjouir d'une sentence qui frappe le leader d'un grand parti et prive des millions de citoyens de représentation », a-t-elle poursuivi.De son côté, le président du parti français d'extrême droite le Rassemblement national a...
commentaires (3)

Bonne leçon pour tous les populistes. Vous volez, vous arnaquer direct à la prison.

Ma Realite

07 h 56, le 01 avril 2025

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Commentaires (3)

  • Bonne leçon pour tous les populistes. Vous volez, vous arnaquer direct à la prison.

    Ma Realite

    07 h 56, le 01 avril 2025

  • Que Marine Le Pen soit condamnée est probablement conforme aux loius, mais une première injustice réside dans le fait qu;elle seule le soit, alors qu'il n'existprobablement pas un seul parti, en France, qui n'use pas des mèmes pratiques. Mais surtout, ce qui prouve que ce jugement n'a rien à voir avec la justice, mais tout avec la politique, c'est la clause "d'exécution provisoire" qui n'a - et tout le monde en convient - d'autre but que d'empêcher la principale candidate de se présenter à la prochaine présidentielle. On se croirait en Russie chez Poutine!

    Yves Prevost

    07 h 20, le 01 avril 2025

  • Elle est soutenue par les extrémistes c'est peu dire ... Si un jour Elon Musk dirige les États Unis ce sera le futur Hitler.

    Zeidan

    21 h 19, le 31 mars 2025

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