Comme tous les jours, Omar* est descendu ouvrir son cabinet médical à Istanbul mardi après-midi. Les manifestations monstres qui secouent sa ville d’adoption tous les soirs depuis une semaine, il ne veut pas s’en soucier. « Ce n’est pas notre affaire, car nous ne sommes que des invités ici », dit le Syrien originaire de la campagne damascène. Omar espère que la Turquie restera « un pays sûr et civilisé ». Il apprécie que, « malgré quelques échauffourées, les gens puissent s’exprimer librement dans les rues ». Alors que lui a dû fuir la répression sanglante du régime il y a dix ans. Quelque 1 400 manifestants ont pour l’heure été arrêtés en Turquie. « Mais le mot d’ordre entre nous, Syriens, c’est de ne pas se prononcer sur la situation. On ne va pas risquer l’expulsion pour ça. » Depuis le 19 mars, des milliers de personnes descendent...