Rechercher
Rechercher

Société - Liban

Hoda Chedid, la voix du peuple, perd son combat contre la maladie

Une messe pour le repos de son âme sera célébrée le dimanche à 13h en la cathédrale Saint-Georges, dans le centre-ville de Beyrouth, avant son inhumation dans son village natal, Kefraya, dans le caza de Zghorta.

Hoda Chedid, la voix du peuple, perd son combat contre la maladie

Hoda Chedid au palais de Baabda où elle était correspondante pendant une trentaine d'années. Photo tirée de sa page Facebook

Notre collaboratrice, la journaliste et écrivaine Hoda Chedid, qui a exercé son métier pendant plus de 30 ans, notamment en tant que reporter et correspondante au palais présidentiel, est décédée vendredi soir après un long combat contre la maladie.

Une messe pour le repos de son âme sera célébrée le dimanche 23 mars à 13h en la cathédrale Saint-Georges, dans le centre-ville de Beyrouth, avant son inhumation dans son village natal, Kefraya, dans le caza de Zghorta.

Hoda Chedid avait été diagnostiquée d'un cancer pour la première fois en 2014, une épreuve qu'elle avait surmontée après plusieurs séances de chimiothérapie, avant de connaître une période de rémission. Cependant, ces dernières années, elle a dû de nouveau faire face à cette maladie. Son départ laisse un vide immense au sein de la famille de L'Orient-Le Jour, où sa contribution a été précieuse dans la couverture des événements marquants du pays.

« Je vis sous morphine, il n’y a plus de cure », disait-elle dans une interview accordée au journaliste Ricardo Karam en début d'année. « Que Sa volonté soit faite », répondait-elle lorsque le présentateur lui demandait ce qu’elle demanderait au Seigneur. C’est ce passage vidéo que Ricardo Karam a partagé sur X en lui adressant un dernier « adieu ».


Un modèle

Le président Joseph Aoun a adressé ses condoléances par téléphone au père, aux frères et aux sœurs de Hoda Chedid. « Avec la disparition de Hoda, nous regrettons une journaliste qui s'est distinguée par son professionnalisme et son objectivité dans les médias télé et audio-visuels et écrits. Nous regrettons aussi la perte d'une personne dotée de bonté et d'une forte volonté, qui a résisté avec obstination à la maladie, qui l'a vaincue, malgré sa détermination ». M. Aoun a fait part de sa profonde tristesse à la famille de la disparue. « Que Dieu ait pitié de Hoda, nous nous souviendrons toujours d'elle et elle sera présente avec nous dans nos pensées, nos esprits et nos cœurs », a ajouté le chef de l’État.

Le Premier ministre Nawaf Salam a été l'un des premiers responsables à réagir à son décès. « Hoda Chedid. Avec une détermination inébranlable et la force de sa foi, à travers sa voix, sa plume et son message, elle nous dit aujourd’hui adieu, a-t-il écrit sur X. Hoda s’éloigne de nous et de la terre qu’elle a tant aimée, pour laquelle elle a lutté jusqu’à son dernier souffle. Adieu, Hoda. »

Rafic Chelala, chef du bureau des médias à la présidence, que Hoda Chedid considérait comme un mentor, lui a rendu hommage en ces termes : « Elle nous a quittés pour un endroit où il n'y a ni douleur ni souffrance. Elle s'est élevée vers l'endroit où elle souhaitait être, en cette période du carême qui se termine par la résurrection. Hoda nous a quittés, mais dans nos cœurs reste un immense espace d'amour pour elle, tout comme dans son grand cœur il y avait de l'amour pour nous tous. »

Le ministre de l'Information Paul Morcos a également salué la mémoire de Hoda Chedid dans un communiqué. « Elle a porté le flambeau de la vérité avec courage et honneur jusqu’à son dernier souffle. Elle n’était pas seulement une journaliste, elle était la voix du peuple, le miroir de la réalité, et un cœur qui battait pour la nation. » « Elle a couvert les événements avec fidélité, a transmis la douleur des Libanais avec sincérité, et a vécu sa mission jusqu’à la dernière minute, malgré sa lutte acharnée contre la maladie. Elle a mené son combat comme elle en avait l’habitude, avec courage, force, discrétion et une foi inébranlable. Elle a quitté l'écran, mais elle ne quittera jamais le cœur de ceux qui l'ont vue et aimée. Son héritage demeure dans la mémoire du journalisme libre. »

« Le journalisme libanais perd un visage médiatique important qui a toujours brillé au Liban et à l’étranger. Elle était notre compagne de route lors de nos voyages à l'étranger et une interlocutrice raffinée dans notre quotidien politique », a écrit de son côté le ministre des Finances Yassine Jaber sur X.

Les Forces libanaises (FL) ont également salué, dans un communiqué, la mémoire de Hoda Chedid et « sa brillante carrière qui l'a rendue unique dans l'institution dans laquelle elle travaillait, mais aussi dans l'ensemble de l'environnement médiatique ». « Elle a couvert les événements politiques et sociaux les plus importants avec une série de reportages qui témoignaient de son professionnalisme, et a interviewé les personnalités politiques les plus importantes », ont souligné les FL. 

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a salué « le professionnalisme, l'objectivité, la grande éthique et l'humanité » de Hoda Chedid. « Elle a mené un combat acharné contre la maladie et a laissé une empreinte indélébile dans la vie de tous ceux qui l’ont connue et avec qui elle a travaillé », a-t-il ajouté.

« Ta voix restera puissante et la vérité éclatante », a quant à lui écrit sur X le chef des Kataëb, Samy Gemayel.

Le Parti socialiste progressiste (PSP) a exprimé dans un communiqué sa « profonde tristesse » à la suite de la disparition de Hoda Chedid. « Sa gentillesse et sa forte volonté de résister à la maladie faisaient partie des caractéristiques qui la rapprochaient de tous ses collègues », a-t-il souligné.

Le Club de la presse a déclaré dans un communiqué que « son départ constitue une grande perte pour la famille de la chaîne libanaise LBCI et pour l'ensemble du journalisme libanais, où elle a laissé des empreintes indélébiles ».

« Elle nous a quittés le jour de la fête des mères et au début du printemps, mais elle restera une référence dans le journalisme libanais et arabe, un modèle dont la presse a tant besoin », a déclaré le président de l’ordre des rédacteurs, Joseph Kossaïfi.

 « Honorer les gens après leur mort »

Il y a moins de vingt jours, Hoda Chedid avait été reçue par le président Joseph Aoun au palais de Baabda, où une cérémonie émouvante avait été organisée en son honneur. Elle était entourée de sa famille et de nombreuses personnalités du secteur des médias, parmi lesquelles Pierre Daher, président de la chaîne LBCI, ainsi que des responsables des journaux an-Nahar, al-Liwa, Daily Star, et L'Orient-Le Jour, dont elle était la correspondante depuis 25 ans, ainsi que l'agence Reuters. « Au Liban, nous avons l'habitude d'honorer les gens après leur mort, alors je vous remercie de le faire alors que je suis encore en vie », avait-elle alors déclaré.

Lire aussi

Hoda Chedid honorée pour ses « accomplissements et sa persévérance face à la maladie »

« Vous avez maintenu votre objectivité et votre patriotisme dans votre message journalistique, et aucun honneur ne peut surpasser l'épreuve de votre souffrance », avait souligné le président de la République en s'adressant à la journaliste. « Vous êtes entrée dans les foyers et les cœurs des Libanais grâce à votre grand professionnalisme et à votre présence remarquable, tant à l'écran que dans les médias (écrits). Plus important encore, vous avez maintenu votre objectivité et votre profond patriotisme dans votre travail, toujours fidèle à votre mission. Je dis 'mission' avec une totale conviction car les médias sont une profession sacrée, dédiée à la transmission de la vérité et à la prise en compte de la réalité et des espoirs du peuple », avait-il ajouté.

Hoda Chedid avait exprimé sa gratitude au président de la République, à la Première dame Neemat Aoun et aux autres personnes qui l'ont soutenue tout au long de ses 30 années de carrière dans les médias. Elle avait évoqué avec émotion les nombreux collègues et mentors qui l'ont guidée, notamment Rafic Chelala et Michel Hélou, ancien directeur exécutif de L'Orient-Le Jour. Elle avait enfin adressé des remerciements particuliers à la chaîne LBCI, où elle a passé une grande partie de son parcours. Elle avait conclu en remerciant sa famille, ses médecins et les nombreux amis et collègues qui ont été à ses côtés tout au long de son combat contre la maladie.


Notre collaboratrice, la journaliste et écrivaine Hoda Chedid, qui a exercé son métier pendant plus de 30 ans, notamment en tant que reporter et correspondante au palais présidentiel, est décédée vendredi soir après un long combat contre la maladie.Une messe pour le repos de son âme sera célébrée le dimanche 23 mars à 13h en la cathédrale Saint-Georges, dans le centre-ville de Beyrouth, avant son inhumation dans son village natal, Kefraya, dans le caza de Zghorta.Hoda Chedid avait été diagnostiquée d'un cancer pour la première fois en 2014, une épreuve qu'elle avait surmontée après plusieurs séances de chimiothérapie, avant de connaître une période de rémission. Cependant, ces dernières années, elle a dû de nouveau faire face à cette maladie. Son départ laisse un vide immense au sein de la famille de...
commentaires (1)

Que son âme repose en paix

Tacla sfeir

17 h 44, le 22 mars 2025

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Que son âme repose en paix

    Tacla sfeir

    17 h 44, le 22 mars 2025

Retour en haut