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Dernières Infos - Crise au Liban

Sit-in du collectif « Le Cri des déposants » contre un éventuel plan de restitution des avoirs bancaires


Sit-in du collectif « Le Cri des déposants » contre un éventuel plan de restitution des avoirs bancaires

Le collectif « Le Cri des déposants » sur la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, le 21 mars 2025. Photo X/@sarkhitmoudiin

Le collectif « Le Cri des déposants » a tenu vendredi matin un sit-in de protestation à la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, contre un plan de restitution des dépôts étalé sur 15 ans et de conversion de certains montants en actions et obligations, que le gouvernement et le ministère des Finances pourraient, selon eux, adopter. Des dizaines de milliards de dollars de dépôts sont bloqués par les banques libanaises, virtuellement en faillite depuis le début de la crise qui a éclaté fin 2019. 

« Le nouveau président ne doit pas négliger la crise des déposants » ; « Les droits des déposants sont une priorité » ; « Les ministres doivent oublier les tendances de Kulluna Irada et appliquer la loi », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les protestataires. 

Kulluna Irada, un groupe de pression qui réclame depuis 2019 une restructuration financière permettant une sortie de crise, est la cible d’une campagne hostile dans certains médias, sur les réseaux sociaux et auprès de relais d’opinion proches du secteur bancaire, qui mettent en doute l’origine des fonds qui le financent. Il fait aussi l’objet d’un signalement judiciaire pour « tentative de déstabilisation du système financier libanais ». Des accusations que l’ONG, qui s’est toujours positionnée contre tout plan de restitution des dépôts reposant essentiellement sur les actifs de l’État, rejette catégoriquement. 

La plupart des associations qui se revendiquent de la défense des droits des déposants et qui sont nées après la crise ne sont pas forcément neutres. Selon certaines informations circulant dans leurs milieux, l’association Le Cri des déposants est réputée proche de l’Association des banques du Liban, tandis qu’une partie des anciens membres de cette association ont constitué un autre groupe, « Notre argent est à nous », qui est proche du Courant patriotique libre (CPL, aouniste). 

Prenant la parole au cours du sit-in, Khalil Broumana, chargé des relations publiques de Cri des déposants, s’en est pris au gouvernement de Nawaf Salam et à Kulluna Irada. « Le chef du gouvernement, que nous avons salué et que nous attendions depuis des années, s’est réuni avec l’Association des déposants qui ne représente pas les déposants et qui est rattachée au gang de Kulluna Irada. Il refuse d’accueillir le collectif Le Cri des déposants qui représente dûment les déposants. S’il commence ainsi son mandat, cela veut dire qu’il a échoué », a-t-il dénoncé. « Nous n’accepterons en aucune manière qu’il y ait des plans qui touchent à notre dignité et notre argent », a-t-il renchéri. 

Après l’échec des multiples plans de restitution des avoirs proposés par le gouvernement, les banques et des députés, le président du Conseil d’État, le juge Fadi Élias, a été chargé par le président de la République Joseph Aoun d’élaborer un projet de loi à cette fin. Une fois ce texte finalisé, il devrait alors être envoyé au Parlement – après discussion du projet de loi en Conseil des ministres, voire, à défaut, sous la forme d’une proposition de loi présentée par dix députés – pour y être débattu. À la mi-mars, une délégation du Fonds monétaire international (FMI), en visite à Beyrouth, a affiché sa volonté d’aider le Liban à préparer un « nouveau plan » de sortie de sa crise économique. 

Le collectif « Le Cri des déposants » a tenu vendredi matin un sit-in de protestation à la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, contre un plan de restitution des dépôts étalé sur 15 ans et de conversion de certains montants en actions et obligations, que le gouvernement et le ministère des Finances pourraient, selon eux, adopter. Des dizaines de milliards de dollars de dépôts sont bloqués par les banques libanaises, virtuellement en faillite depuis le début de la crise qui a éclaté fin 2019. « Le nouveau président ne doit pas négliger la crise des déposants » ; « Les droits des déposants sont une priorité » ; « Les ministres doivent oublier les tendances de Kulluna Irada et appliquer la loi », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les protestataires. Kulluna Irada, un groupe...