Les silos détruits du port de Beyrouth, quatre ans après le drame, le 4 août 2024. Photo Matthieu Karam / L'Orient-Le Jour
Le juge en charge de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020, Tarek Bitar, a auditionné jeudi un témoin et pourrait en auditionner d'autres la semaine prochaine, avant de convoquer, début avril, des responsables de l'implication présumée dans le drame, selon une source au Palais de justice contactée par L'Orient-Le Jour.
Le juge d'instruction près la Cour de justice, un tribunal pénal d'exception dont les jugements sont sans appel, pourrait retarder la convocation des hommes politiques, magistrats et responsables sécuritaires jusqu'à ce que les nominations judiciaires soient approuvées par l'exécutif. Cela permettrait à l'assemblée plénière de la Cour de cassation de retrouver son quorum et de trancher les recours présentés contre le juge Bitar, afin de clore tout débat sur sa capacité à poursuivre son enquête.
La première phase des auditions, entamées le 7 février, s'était achevée il y a une semaine, le 14 mars, avec l’interrogatoire d’un ancien officier de la Sûreté générale. Tarek Bitar avait auparavant interrogé 14 personnes, dont des fonctionnaires du port, des employés des douanes, des officiers de la Sûreté générale et de l’armée, et un gérant d’une société de maintenance et de sécurisation du hangar n° 12 où était stocké le nitrate d’ammonium à l’origine de la catastrophe.
Lors de la prochaine étape, l’ancien chef de la Sécurité de l’État, Tony Saliba, qui vient d’être remplacé à la tête de ce service, et l’ex-directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, devraient être entendus. Des magistrats sont également dans le viseur : le juge Oueidate et Ghassan Khoury, avocat général près la Cour de cassation, ainsi que Jad Maalouf, juge des référés à l’époque du débarquement du nitrate d’ammonium, et Carla Chouah, qui lui avait succédé. Au niveau politique, l’ancien chef du gouvernement Hassane Diab et les anciens ministres Ghazi Zeaïter et Nohad Machnouk sont mis en cause.
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