Les Etats-Unis conduiront des pourparlers concomitants avec la Russie et l'Ukraine en Arabie saoudite lundi au sujet d'une trêve limitée, ont annoncé jeudi les autorités ukrainiennes et russes.

« Je le comprends ainsi: il y a aura une rencontre entre l'Ukraine et les Etats-Unis, et puis, nos partenaires américains nous ont dit qu'il y aura une navette diplomatique, qu'il y aura une rencontre Etats-Unis et Russie », a déclaré le président Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Oslo, en Norvège. « Peut-être que ce seront des réunions en parallèle sur ce sujet » plutôt qu'une navette, a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, Moscou avait de son côté annoncé des discussions russo-américaines en territoire saoudien lundi.

Le président américain Donald Trump veut arracher une trêve globale de trente jours comme préalable à des pourparlers pour mettre fin à la guerre qui se poursuit depuis l'invasion il y a trois ans de l'Ukraine par la Russie. Sous pression de Washington, Kiev a dit être favorable à un tel cessez-le-feu, mais Vladimir Poutine a, lui, signifié au président américain qu'il n'était disposé qu'à un moratoire d'un mois sur les attaques contre l'infrastructure énergétique.

La Russie a ravagé le réseau énergétique ukrainien en trois ans de guerre, tandis que l'Ukraine, en représailles de ces attaques, a détruit de nombreux terminaux pétroliers russes à l'aide de drones de longue portée.

Selon M. Zelensky, l'Ukraine est prête à un tel cessez-le-feu très limité pour donner une chance à l'initiative américaine, alors qu'il s'était fait publiquement rabrouer fin février dans le Bureau ovale par le président américain, qui l'accusait de risque de déclencher une guerre mondiale. Le président ukrainien a indiqué que les prochaines discussions en Arabie saoudite porteront sur « un cessez-le-feu pour la sécurité des systèmes énergétiques des deux pays, c'est-à-dire pas d'attaques contre les infrastructures énergétiques et d'autres infrastructures civiles ».

Le Kremlin a de son côté indiqué que le conseiller diplomatique russe Iouri Ouchakov et le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, s'étaient entendus sur une réunion « de groupes d’experts » de leurs pays « le lundi 24 mars à Ryad ».

Les deux pays veulent y évoquer aussi la « sécurité de la navigation en mer Noire », selon un communiqué de la présidence russe, alors que la Maison Blanche cherche à y obtenir un cessez-le-feu maritime. Moscou a également nommé ses émissaires. L'un est un haut cadre du FSB, le renseignement russe, Sergueï Besseda, placé sous sanctions occidentales depuis 2014.

Cette année-là, la Russie avait admis sa présence à Kiev lors de la répression sanglante de l'insurrection contre l'ancien président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Il semble avoir connu une période de disgrâce au début de l'invasion russe contre l'Ukraine, en 2022, car selon des médias russes, il avait mal évalué le climat politique en Ukraine, si bien que Moscou se serait attendue à une campagne militaire rapide. L'autre délégué russe est un sénateur, Grigori Karassine. Ce diplomate de carrière fût un temps vice-ministre des Affaires étrangères.