Un passager à destination de Beyrouth, identifié comme étant M.C., 48 ans, a été arrêté par les autorités britanniques à l’aéroport de Heathrow à Londres, en possession de 1,3 millions de dollars (un million de livres sterling britanniques environ), dans son bagage, a annoncé mercredi la « National Crime Agency » britannique, la NCA, qui a procédé à son arrestation.

Le suspect, dont la NCA ne précise pas explicitement s'il est libanais, est accusé de blanchiment d’argent et demeure en détention après qu’une demande de libération sous caution lui a été refusée, selon le communiqué des forces de sécurité britanniques. Il doit comparaître devant la Cour d’Uxbridge lundi, puis devant la « Isleworth Crown Court » le 17 avril pour une audience de plaidoirie avant le procès.

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Andy Noyes, directeur de branche à la National Crime Agency, a loué, dans le communiqué, « le travail brillant » de la police des frontières, qui permet de détecter ce genre de crimes. Aucune indication n'était immédiatement faite concernant une coopération avec les organes sécuritaires ou la justice libanaise dans cette affaire.

Incidents en série

Ces derniers mois, plusieurs incidents impliquant des arrestations de personnes arrivant au Liban avec des valises remplies de cash ont été signalés par les douanes et les forces de sécurité libanaises, de nombreux observateurs soupçonnant que ces fonds sont destinés au Hezbollah, dont la situation financière s’est fortement détériorée aux termes de 13 mois de guerre contre Israël suivis de la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie début décembre.

Le 28 février, un homme, M.H., avait tenté d’introduire au Liban la somme de 2,5 millions de dollars en liquide, et a été arrêté à l’aéroport de Beyrouth. Il fait désormais l'objet d'un acte d'accusation. Le Conseil supérieur chiite (CSC), la plus haute instance religieuse de la communauté chiite au Liban, avait revendiqué la propriété de la somme, trois jours après sa saisie. Il avait adressé une note au parquet de cassation, dans laquelle il lui demandait de récupérer les 2,5 millions de dollars en liquide, arguant que cette somme provenait de donations reçues d’organisations à l’étranger. Et mi-février, c'étaient 4 millions de dollars que des inconnus tentaient de faire rentrer au Liban à bord d'une voiture en provenance de Syrie qui avaient été saisis, selon des informations de presse.

Par ailleurs, les vols en provenance de Téhéran sont actuellement suspendus, après des accusations israéliennes selon lesquelles les gardiens de la révolution faisaient parvenir des fonds au Hezbollah à bord de vols civils à direction de Beyrouth.

Les difficultés d’approvisionnement du parti milice sont également aggravées par le contrôle renforcé des frontières terrestres, maritimes et aériennes, et la surveillance accrue, par Washington et Tel-Aviv, des filières alternatives de contrebande opérant via la Turquie.