Le ministre des Finances, Yassine Jaber, a reçu mercredi au ministère des représentants du cabinet international Lazard que le gouvernement de l'ancien Premier ministre Hassan Diab avait sollicité au début de la crise économique en 2019 pour ses premières tentatives, avortées par la suite, de mettre en place un plan de restructuration de la dette et de redressement des finances.

M. Jaber s'est également entretenu avec l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Lisa Johnson, au sujet de « plusieurs dossiers d’intérêt général » , indique un communiqué du ministère.

Aucune déclaration substantielle n'a été faite à l'issue de la réunion avec Lazard, le communiqué du ministère se limitant à préciser que la délégation était menée par un des directeurs du cabinet, Jérôme Alexis, qui a exposé au ministre « la vision de son institution sur les réformes que le gouvernement entend mener en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que sur la restructuration de la dette publique et du portefeuille des eurobonds », les titres de dette en dollars que le Liban a arrêté de rembourser en mars 2020.

Dans le gouvernement de Nawaf Salam, certains ministres recommandent de s'appuyer sur les recommandations de Lazard pour progresser dans les discussions avec le FMI, avec l'espoir de conclure un nouvel accord préliminaire avant l'été, tandis que d'autres s'y opposent, selon des informations qui filtrent depuis le Grand Sérail.

La visite du cabinet Lazard intervient une semaine après celle d'une délégation du FMI menée par le chef de mission pour le Liban, Ernesto Ramirez Rigo, à qui les autorités ont officiellement formulé une nouvelle demande d'assistance financière. Cette étape enterre le cycle de discussions, finalement infructueux, que le précédent gouvernement de Nagib Mikati avait lancé après son investiture en septembre 2021 et oblige le gouvernement Salam à mener un tout nouveau cycle, qui pourrait être accéléré par certains progrès effectués ces dernières années en termes de diagnostic et d'élaboration de plan.

Le gouvernement Diab avait élaboré son plan de restructuration de la dette en se basant sur ses discussions avec le FMI et les estimations et préconisations du cabinet Lazard, qu'il avait sélectionné en février 2020 pour gérer le volet financier de cette opération, aux côtés de Cleary Gottlieb Steen & Hamilton pour le volet légal. Mais ce plan avait été mis en échec par le lobby bancaire, ce qui avait conduit le FMI, sollicité au printemps de cette même année, à mettre en pause ses discussions avec le Liban avant de les reprendre à l'arrivée de Mikati.