Les chances de retrouver des survivants après le naufrage d'une embarcation de migrants au large de Chypre sont désormais très minces, a déclaré mardi le ministre chypriote de la Défense, Vasilis Palmas, alors qu'une vaste opération de recherche était toujours en cours. Le ministre a confirmé que sept corps ont été récupérés et deux survivants secourus, mais il a estimé peu probable de retrouver d'autres rescapés. "Etant donné le nombre d'heures écoulées, la logique veut que nous ne trouvions plus de survivants", a-t-il affirmé.

Le nombre exact de migrants présents à bord reste incertain, avec des estimations variant entre 20 et 25 personnes, a ajouté le ministre. Les deux survivants pourraient fournir des informations supplémentaires sur le naufrage, a-t-il précisé à l'agence de presse chypriote CNA. Une importante opération de recherche et de sauvetage a été lancée au sud-est de l'île par le Centre conjoint de coordination des secours (JRCC) basé dans la ville côtière de Larnaca.

Dimanche, une ONG avait signalé au JRCC la présence d'une embarcation en mer, mais une patrouille marine impliquant un hélicoptère et un drone n'avait rien détecté jusqu'à 13H00 (11H00 GMT) lundi, a expliqué M. Palmas. Il a précisé qu'une personne avait finalement été repérée "lors d'une patrouille de routine de la police maritime et de la marine dans les eaux internationales".

Environ 75 minutes plus tard, un autre survivant a été retrouvé à proximité et "malheureusement, sept corps ont ensuite été repêchés." Après une nuit de recherches infructueuses lundi, le centre a dit poursuivre l'opération mardi. Des hélicoptères d'une base militaire britannique sur l'île se sont joints aux forces navales et policières chypriotes ainsi que des navires marchands dans la zone. "L'opération se poursuivra toute la journée", a dit le JRCC. Le point de départ du bateau reste inconnue. Mais ces dernières années, Chypre a enregistré une hausse des arrivées irrégulières par bateau, essentiellement de Syriens. 

Située à moins de 200 kilomètres des côtes syriennes et libanaises, l'île est depuis longtemps une route migratoire vers l'Europe.  Chypre affirme être le pays de l'Union européenne comptant le plus grand nombre de demandeurs d'asile par habitant. En février, le ministère de l'Intérieur a toutefois annoncé une baisse de 69% des demandes d'asile entre 2022 et 2024, ainsi qu'un arrêt des arrivées maritimes irrégulières depuis mai 2024, à la faveur d'un durcissement des politiques migratoires. 

Human Rights Watch a accusé en septembre les autorités chypriotes d'avoir "renvoyé au Liban des Syriens dont les embarcations avaient atteint Chypre, sans tenir compte de leur statut de réfugié".