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Politique - Liban

Le gouvernement Salam va annoncer jeudi sa « méthodologie » pour les nominations administratives

Une commission ministérielle a été formée sous la présidence du vice-Premier ministre pour réformer et moderniser le secteur public.

Le gouvernement Salam va annoncer jeudi sa « méthodologie » pour les nominations administratives

Le Conseil des ministres réuni à Baabda, le 13 mars 2025, sous la houlette du président Joseph Aoun. Photo fournie par la présidence de la République

À l'issue d'une réunion du Conseil des ministres tenue jeudi au Sérail et visant à examiner le mécanisme à mettre en place pour les nominations administratives, le ministre de l'Information, Paul Morcos, a annoncé qu'une « méthodologie a été adoptée » et sera annoncée jeudi.

« Le mécanisme de nomination dans les administrations et institutions publiques a été discuté et une méthodologie a été adoptée, qui sera annoncée après la séance du Conseil des ministres prévue jeudi prochain », a indiqué M. Morcos, à l'issue de la réunion ministérielle.

De nombreux postes de responsabilité sont gérés à titre intérimaire au Liban, après plus de deux ans de vacance présidentielle. Parmi les hauts postes à pourvoir, celui de gouverneur de la Banque du Liban, que Wassim Manssouri assure par intérim depuis la fin du mandat de Riad Salamé en 2023, et le conseil d'administration de la seule chaîne publique du pays, Télé Liban. Interrogé par les journalistes sur la possibilité qu'un gouverneur de la BDL soit nommé jeudi, il a indiqué que cela n'a pas été discuté en réunion. M. Morcos a également indiqué que « la réforme et de la modernisation du secteur public ont également été abordés » et qu'une « commission ministérielle a été formée sous la présidence du vice-Premier ministre, avec les ministres de la Culture, des Technologies, de la Réforme administrative et des Affaires sociales, pour étudier cette question ».

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Selon des informations du quotidien al-Joumhouria, le gouvernement étudie plusieurs approches pour ce mécanisme. L'une prévoit que le Conseil de la fonction publique annonce les postes vacants dans les administrations publiques, examine cinq candidatures pour chacun et les soumette au ministre concerné, qui peut les modifier avant de soumettre une liste d’au moins trois noms par poste au Conseil des ministres. Une autre approche, pour les établissements autonomes, envisage que le ministre de tutelle soumette au Conseil des ministres les candidatures reçues. Troisième option envisagée, que le ministre pour le développement administratif coopère avec le ministre de tutelle et le Conseil de la fonction publique avant la soumission des candidatures au gouvernement. Enfin, concernant les nominations dans les institutions comme Télé Liban, une quatrième approche prévoit qu'elles soient étudiées de la même façon que les nominations sécuritaires.

En marge de ce Conseil des ministres, le ministre de l'Information avait souligné dans un entretien au quotidien Nida' el-Watan la « nécessité d'établir des critères clairs et un mécanisme de sélection spécifique », notant qu'il « faudra peut-être plus d'une réunion pour parvenir au processus final ». Au cours du premier Conseil des ministres du gouvernement, le Premier ministre avait annoncé que son équipe envisage de mettre en place un « mécanisme transparent » pour les prochaines nominations et former des « comités organisationnels avec le ministère de la Réforme administrative et le Conseil de la fonction publique ». Les nominations administratives se font d'habitude sur base de quote-part confessionnelle et partisane.

Le gouvernement avait procédé jeudi dernier à des nominations militaires et sécuritaires sur lesquelles un compromis a été trouvé entre le président de la République Joseph Aoun et le chef du législatif Nabih Berry. Le général Rodolphe Haykal a ainsi été nommé à la tête de l’armée, tandis que le général Raëd Abdallah (sunnite soutenu par Joseph Aoun) succédait au général Imad Osman à la direction des Forces de sécurité intérieure (FSI). Le général Hassan Choucair, lui, a pris la tête de la Sûreté générale, et le général Edgard Lawandos occupe désormais les fonctions de directeur général de la Sécurité de l’État.

Frontière libano-syrienne

S'exprimant à l'issue du Conseil des ministres, M. Morcos a également commenté les affrontements à la frontière libano-syrienne depuis dimanche, annonçant la formation d'un « comité ministériel » pour « proposer les mesures nécessaires pour surveiller et sécuriser les frontières ».

Ce comité ministériel, présidé par le Premier ministre, comprend les ministres de l'Intérieur, de la Défense, des Finances, des Travaux publics et de la Justice. Il doit proposer les mesures nécessaires pour contrôler et surveiller les frontières, lutter contre le trafic et soumettre ces propositions au Conseil des ministres. S'exprimant lors du Conseil des ministres. M. Salam a souligné la « nécessité d'une meilleure coopération de la part des autorités syriennes pour éviter tout incident de sécurité inattendu ou des tirs venant du côté syrien, comme cela s'est produit récemment ».

Dimanche, des violences ont éclaté entre des habitants libanais majoritairement chiites et réputés proches du Hezbollah et des membres des forces armées syriennes, lorsque quatre hommes armés, affiliés aux nouvelles forces syriennes selon des sources sécuritaires, auraient tenté de s'infiltrer en territoire libanais au niveau de la localité frontalière d'al-Qasr. Ils ont finalement été repoussés par un groupe de combattants de clans libanais dans des accrochages qui ont fait deux morts et deux blessés côté libanais. Ces derniers ont été transportés dans les hôpitaux de la région par la Croix-Rouge libanaise (CRL). Cette dernière a retrouvé trois corps près du remblai de terre frontalier au niveau du village de Qasr, et dans la soirée, les corps ont été remis aux autorités syriennes via le passage de Joussi, en présence de l'armée libanaise. Le ministère syrien de la Santé avait affirmé que ce sont des combattants du Hezbollah qui ont « piégé et enlevé trois soldats syriens à la frontière, à l'ouest de Homs », au niveau du Hermel avant de les « exécuter ». M. Morcos a confirmé que « trois Syriens avaient été remis aux autorités syriennes ». « Les instructions nécessaires ont été données pour renforcer le contrôle des frontières », a-t-il ajouté.

En outre, le gouvernement a abordé les frappes israéliennes au Liban-Sud, dénonçant « une violation flagrante de la souveraineté du Liban, de la résolution 1701 et des accords conclus en novembre dernier ». « Le Conseil des ministres a convenu de l'importance de renforcer les efforts diplomatiques pour obliger Israël à respecter ces accords et se retirer complètement des territoires libanais », a rapporté M. Morcos.

Le cessez-le-feu entre le Liban et l’État hébreu est entré en vigueur le 27 novembre 2024, mettant un terme à treize mois d'affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Israël viole cet accord de manière quasi quotidienne depuis sa mise en place et maintient une présence dans cinq points considérés comme stratégiques au Liban-Sud.

Enfin, alors que le gouvernement se réunissait dans le bâtiment abritant son siège, près du Musée national, conformément aux dispositions de l’accord de Taëf, M. Morcos a indiqué qu’il cherchait désormais un autre lieu pour ses réunions en raison des problèmes de circulation. 

À l'issue d'une réunion du Conseil des ministres tenue jeudi au Sérail et visant à examiner le mécanisme à mettre en place pour les nominations administratives, le ministre de l'Information, Paul Morcos, a annoncé qu'une « méthodologie a été adoptée » et sera annoncée jeudi.« Le mécanisme de nomination dans les administrations et institutions publiques a été discuté et une méthodologie a été adoptée, qui sera annoncée après la séance du Conseil des ministres prévue jeudi prochain », a indiqué M. Morcos, à l'issue de la réunion ministérielle. De nombreux postes de responsabilité sont gérés à titre intérimaire au Liban, après plus de deux ans de vacance présidentielle. Parmi les hauts postes à pourvoir, celui de gouverneur de la Banque du Liban, que Wassim Manssouri assure par intérim depuis la fin...
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