
Le Premier ministre Nawaf Salam (au centre) au cours d'un iftar au Grand Sérail, le 13 mars 2025 à Beyrouth. Photo agence al-Markaziya
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé jeudi l'occupation par l'armée israélienne de positions au Liban-Sud, malgré l'accord de cessez-le-feu entre l'État hébreu et le Hezbollah, affirmant « redoubler d'efforts politiques » pour mobiliser le soutien de la communauté internationale et faire pression sur Israël.
« L'occupation israélienne dans le Sud constitue une violation de notre souveraineté et de l'intégrité de notre territoire, a affirmé M. Salam lors d'un iftar, repas de rupture du jeûne du Ramadan, au Grand Sérail. Elle constitue également une violation de la résolution 1701 de l'ONU, à laquelle nous sommes pleinement attachés et que nous mettons en œuvre, ainsi qu'une violation l'accord de cessez-le-feu approuvé par le précédent gouvernement en novembre ».
M. Salam a souligné que « l'armée libanaise continue de se déployer dans le Sud et nous renforçons notre coopération avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ». « Nous redoublons d'efforts politiques et diplomatiques pour mobiliser le soutien arabe et international afin de faire pression sur Israël pour qu'il complète son retrait du reste du territoire libanais jusqu'à nos frontières internationales consacrées par l'accord de trêve », a-t-il ajouté.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre 2024 pour mettre un terme à la guerre entre Israël et le Hezbollah qui durait depuis le 8 octobre 2023, et qui s’était intensifiée en septembre. L’accord stipule notamment le retrait israélien progressif des villages occupés au Liban-Sud, pour que l’armée libanaise puisse se déployer dans des zones autrefois sous l’influence du Hezbollah. Toutefois, l’armée israélienne occupe toujours cinq « positions » au Liban-Sud : Labbouné/Alma el-Chaab, dans le caza de Tyr ; Jabal Blat, aux abords de Ramiyé, dans le caza de Bint Jbeil ; Jal el-Deir, au sud de Aïtaroun, (Bint Jbeil) ; une position le long de la route Markaba-Houla, dans le caza de Marjeyoun ; la colline de Hamamès, près de Khiam, également à Marjeyoun. Jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que l’État hébreu « ne renoncera pas » à ces cinq positions.
Contrôle des armes
Le chef du gouvernement a également indiqué « ne pas avoir de projet plus important que la restauration à l’État de la décision de guerre et de paix, un État qui a le monopole des armes et qui a le devoir d’étendre son autorité sur l’ensemble de son territoire par ses propres forces, comme le stipule l’accord de Taëf ». Il a dans ce cadre souligné que « cela nécessite de renforcer les forces armées, qui sont la garantie la plus sûre pour protéger la souveraineté du pays et s’assurer de la sécurité de ses citoyens ».
M. Salam a également mis l'accent sur la nécessité de « rebâtir les meilleures relations avec nos frères arabes et les pays amis ». « Notre gouvernement ne permettra pas que le Liban soit utilisé comme une plateforme pour attaquer les pays arabes frères et les pays amis, ou qu'il serve de boîte aux lettres pour des messages régionaux ou internationaux au détriment de l'intérêt de son peuple, de sa sécurité et de sa souveraineté », a renchéri le chef du gouvernement.
Dans son discours, Nawaf Salam a enfin passé en revue les réformes qui doivent être mises en oeuvre au Liban, notamment la mise en place d'un système judiciaire indépendant, la mise en oeuvre d'une solution juste à la crise des déposants, la restructuration du secteur bancaire, la transition vers un État basé sur les valeurs d'égalité, de liberté et de justice sociale et le début de nouvelles négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un nouveau plan.
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