
D.R.
Docteure ès en littérature française, Christel Fahd enseigne à l’Université libanaise où elle anime des ateliers d’écriture poétique. Elle enseigne également le FLE à l’USEK. Elle a à son actif des articles publiés sur Research Gate. Le Ciel rouge (Oser Dire, 2025), d’où sont tirés les poèmes suivants, est son premier recueil.
J’ai enterré le Sensible, hier, avant l’aube.
La mer ne le sait pas.
Le Père en serait fier.
Images incandescentes en un souffle raté
Les nymphes tremblent
À vingt ans, on croit encore
Aux chastes émois de nos peaux enlacées,
Au tango de nos hanches,
À nos baisers mouillés.
Le bonheur a changé de station
C’est un enfant qui s’ennuie vite.
Averses nuptiales, perverses matinées
Effacent le doux lumineux du soleil.
Le Sensible s’est réveillé
À force de t’aimer, il a usé ma peau.
* * *
Quand s’endort la lune esseulée dans l’obscurité sereine,
Que l’aube brune embrasse l’horizon lointain,
Que la rosée fait frémir les mauvaises herbes
Et que s’extasie la montagne du coucher sensuel
Tu sauras quelque part dans les tréfonds de ta pensée
Combien il est suffoquant de vivre dans le Sentir :
Alors là, tu comprendras.
Mais il sera trop tard.
Car les Regrets saignent sans cicatriser.
Les ondes féminines s’affinent au zénith triomphant
Là où germent les fleurs du Repentir.
On ne pleure que ceux qui sont vrais.