
Des élèves dans une école publique de Bazouriyé, au Liban-Sud, le 3 juillet 2024. Photo d’illustration Matthieu Karam
Les syndicats de l'enseignement public (primaire, secondaire et professionnel) ont adressé mardi une lettre ouverte à la ministre de l'Éducation et de l'enseignement supérieur, Rima Karamé, réclamant l'adoption d'une « nouvelle grille des salaires conforme à la réalité ».
Les rémunérations dans l'enseignement public ont été considérablement réduites à l'image des autres administrations publiques, en raison de la crise économique et financière qui frappe le Liban depuis 2019. Celle-ci a fortement déprécié la valeur des salaires versés en livres libanaises (LL).
« Notre patience ne peut durer plus longtemps, il n'y a plus de justification à ce retard », souligne le texte, qui rappelle que le prédécesseur de Rima Karamé, Abbas Halabi, avait déjà formulé des promesses de revalorisation des salaires au cours de son mandat. « Nous profitons de l'occasion pour demander au gouvernement de commencer à étudier et à adopter une nouvelle grille des salaires, ainsi que le versement de deux mois supplémentaires par souci d'égalité avec le reste du secteur public », ajoute la lettre.
Une prime de productivité de 300 dollars pour les enseignants les plus assidus avait été instaurée sous la précédente mandature, tandis que le salaire horaire des contractuels, est toujours fixé à 150 000 LL/heure au primaire et complémentaire, et à 360 000 LL/h au secondaire, soit respectivement un dollar et demi et deux dollars par heure. Un doublement de cette prime d'activité faisait également partie de la liste des revendications des enseignants du public au moment de la précédente rentrée des classes, le 30 septembre 2024.
L’ancien ministre Abbas Halabi a accordé à la rentrée des compensations de 375 dollars aux enseignants cadrés plutôt que 300 dollars. Il avait aussi promis d’augmenter les salaires des contractuels mais sa démarche n’a pas abouti. Par ailleurs, une contribution parentale pour chaque élève fixée à 4 500 000 LL pour les Libanais (50 dollars environ au taux de change actuel) et neuf millions pour les étrangers (100 dollars environ), avait été mise en place à ce moment-là pour couvrir les frais opérationnels des établissements et les salaires d’une partie de leurs personnels.
Les établissements scolaires ont subi des fermetures répétées sur l'ensemble du territoire en raison de la guerre entre le Hezbollah et Israël, en particulier au Liban-Sud. Au moins 62 enseignants libanais ont également été tués des suites des bombardements israéliens entre le 8 octobre 2023 et le 27 novembre 2024.
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