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Perpétuité incompressible pour l'auteur de l'attentat de la basilique de Nice

Un véhicule de police est garé près de la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice le 29 octobre 2020 après qu'un homme armé d'un couteau a tué trois personnes dans l'église, tranchant la gorge d'au moins l'une d'entre elles, dans ce que les autorités considèrent comme la dernière attaque djihadiste en date à secouer le pays. Valery Hache / AFP

Un Tunisien de 25 ans, Brahim Aouissaoui, a été condamné en France à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible, la peine la plus lourde du code pénal français, après l'assassinat de trois personnes en 2020 dans la basilique de Nice, dans le sud-est de la France.

La perpétuité incompressible est une sanction rarissime rendant très infime la possibilité d'un aménagement de peine.

En matière de « terrorisme », cette peine aussi appelée « perpétuité réelle » avait été prononcée contre le Français Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui avaient fait 130 morts en région parisienne.

Dans leur réquisitoire devant la cour d'assises spéciale de Paris, les avocates générales du parquet national antiterroriste (Pnat) avaient mis en avant « la dangerosité intacte » de Brahim Aouissaoui, « enfermé dans son fanatisme totalitaire et barbare ».

Ce dernier a revendiqué son acte par le « droit » de venger les musulmans tués dans le monde par « l'Occident ».

Alors que l'une des avocates générales rappelait que l'accusé était « habité par l'idéologie jihadiste », le Tunisien de 25 ans a crié en arabe: « Ce n'est pas du terrorisme » avant de se faire rabrouer par son propre avocat qui lui a demandé fermement de se taire.

Cet avocat, commis d'office et payé par la justice française, Me Martin Méchin, avait indiqué à l'audience ne pas s'attendre à autre chose que la perpétuité incompressible mais appelé la cour à « faire preuve de courage » en arguant que c'était « une peine de mort qui ne dit pas son nom, la peine de mort des hypocrites ».

Invité à prendre une dernière fois la parole avant le délibéré, Brahim Aouissaoui a déclaré que « s'il y a une justice, jugez au nom des enfants et des femmes (musulmans) qui sont morts ». A l'audience lundi, il avait expliqué son acte en affirmant que « tous les jours, vous (les Occidentaux) tuez des musulmans ».

Pour l'accusation, Brahim Aouissaoui a fait preuve d'une « sauvagerie inouïe » en assassinant avec un couteau de cuisine une paroissienne de 60 ans, Nadine Devillers, quasiment décapitée, un sacristain de 54 ans, Vincent Loquès, égorgé, et une mère de famille de 44 ans, Simone Barreto Silva, qui a reçu 25 coups de couteau avant de succomber.

« Cruauté absolue » 

Le jeune Tunisien est également accusé de sept tentatives d'assassinat contre deux amis du sacristain, présents dans l'église, et les cinq policiers municipaux qui sont parvenus à le neutraliser après « 14 minutes d'une scène d'horreur d'une cruauté absolue, dans un lieu sacré et hors du temps », selon les mots d'une des deux magistrates.

« La peine requise doit être à la hauteur de la barbarie » de cet acte, a affirmé une des magistrates en soulignant « la détermination sans faille » de l'accusé décidé à « frapper la France, terre des +chiens+ et des +mécréants+ pour semer la terreur ».

Il a cherché à « déshumaniser » ses victimes en les décapitant ou les égorgeant, a-t-elle dit. « Son intention de tuer ne peut souffrir d'aucune contestation », ont affirmé les magistrates, en soulignant que l'action de Brahim Aouissaoui « ne s'inscrit pas dans un coup de folie ».

Cet attentat a été le troisième acte d'un automne meurtrier en France après la republication par le journal satirique Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet le 2 septembre 2020, le jour de l'ouverture du procès de l'attaque jihadiste sanglante contre l'hebdomadaire le 7 janvier 2015, ont souligné les avocates générales.

« Une haine intacte »

Une semaine après la republication des caricatures, des médias proches d'Al-Qaïda appelaient à frapper la France, « porte-étendard des croisades en Europe ».

Le 25 septembre, un Pakistanais attaquait avec un hachoir deux personnes qui se trouvaient devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris. Le 16 octobre, un jeune Tchétchène poignardait et décapitait en région parisienne le professeur d'histoire Samuel Paty qui avait montré en classe des caricatures du Prophète.

Le 25 octobre, quatre jours avant l'attentat de la basilique de Nice, un média pro Al-Qaïda appelait à « égorger » des Français dans « leurs églises ».

Jeune homme buvant de l'alcool et fumant du cannabis, déscolarisé à 13 ans, Brahim Aouissaoui s'est brusquement radicalisé fin 2018 ne fréquentant plus que des salafistes, dont certains impliqués dans des dossiers « terroristes » en Tunisie.

« L'attentat est en réalité l'aboutissement d'un engagement jihadiste né en Tunisie », a résumé une avocate générale. « Sa haine de l'Occident et de la France est restée intacte ».

Un Tunisien de 25 ans, Brahim Aouissaoui, a été condamné en France à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible, la peine la plus lourde du code pénal français, après l'assassinat de trois personnes en 2020 dans la basilique de Nice, dans le sud-est de la France.La perpétuité incompressible est une sanction rarissime rendant très infime la possibilité d'un aménagement de peine.En matière de « terrorisme », cette peine aussi appelée « perpétuité réelle » avait été prononcée contre le Français Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui avaient fait 130 morts en région parisienne. Dans leur réquisitoire devant la cour d'assises spéciale de Paris, les avocates générales du parquet national antiterroriste (Pnat) avaient mis en avant « la...