
Le président de la République Joseph Aoun (au centre) posant avec les ambassadeurs des pays arabes mercredi dans le palais de Baabda. Photo ANI
Le président de la République, Joseph Aoun, a affirmé mercredi que « le Liban ne sera pas une tribune dirigée contre un quelconque pays, et notamment les pays arabes frères », dont il escompte un soutien « pour libérer son territoire de l’occupation israélienne », l'armée israélienne restant positionnée sur cinq positions stratégiques au Liban-Sud le lendemain de son retrait attendu. Le chef de l’État s’exprimait devant une délégation d’ambassadeurs de pays arabes qu’il recevait mercredi au palais de Baabda.
Dans les années précédentes, des acteurs influents sur la scène libanaise comme le Hezbollah ont souvent adopté des discours hostiles à certains pays arabes, notamment des monarchies du Golfe et plus particulièrement l’Arabie saoudite, provoquant, selon leurs détracteurs, un isolement du Liban dans son environnement arabe. Plusieurs pays avaient alors réduit leur représentation diplomatique et/ou émis des avis interdisant ou déconseillant à leurs ressortissants de se rendre au Liban. Les investissements dont profitait traditionnellement le pays du Cèdre en ont largement souffert.
« Nous espérons un soutien des pays arabes afin que le Liban redevienne la façade des Arabes, comme le disait le fondateur du royaume d’Arabie saoudite, le roi Abdel Aziz Ben Abdel Rahman Al-Saoud », a poursuivi Joseph Aoun. Le chef de l’État a estimé que « les répercussions de ce qui se passe dans la région ne se limitent pas au peuple palestinien mais affectent tous les pays arabes, dont le Liban ». « On ne peut faire face aux défis actuels que par une position arabe unie », a-t-il déclaré.
Retour des réfugiés syriens
Lors d'une rencontre qui a suivi avec une délégation de la Ligue maronite, le chef de l'État a réaffirmé « l'importance du retour des réfugiés syriens dans leur pays », jugeant que « les raisons de leur présence au Liban ne sont plus justifiées », sans élaborer. La chute du régime syrien de Bachar el-Assad le 8 décembre dernier et l'appel récurrent du président par intérim, Ahmad el-Chareh, au retour de tous les déplacés en Syrie rend toujours plus audible les voix au Liban pour le retour de tous les réfugiés syriens dans leurs pays d'origine.
Joseph Aoun a également considéré que l'afflux massif de réfugiés au Liban « se traduit par une hausse du taux de criminalité dans le pays », tandis que la montée de la violence durant le mois de janvier dernier était palpable à travers les données relatives aux vols.
Le président a enfin insisté sur la nécessité de reconstruire un État fort, qui « protège toutes les communautés ». « Des réformes financières, économiques et judiciaires sont essentielles pour ouvrir la voie à l’aide internationale » a-t-il encore souligné.
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