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Dernières Infos - Conflit

Le Liban en contact avec Washington et Paris pour obtenir un retrait total d'Israël


Le président Joseph Aoun avec des représentants du Club de la presse, le 18 février 2025, au palais présidentiel. Photo X/lbpresidency

Beyrouth est en contact avec Washington et Paris pour qu'Israël, qui s'est maintenu mardi dans cinq positions au Liban-Sud à l'expiration du délai pour son retrait du secteur, s'en retire totalement, a fait savoir la présidence de la République dans un communiqué.

« Le Liban poursuit ses contacts diplomatiques avec les États-Unis et la France pour que l’État hébreu se retire totalement des territoires encore occupés au cours de la dernière guerre » avec le Hezbollah, rapporte le communiqué du bureau de presse du palais de Baabda.

A l’issue d’une audience accordée au Club de la presse, le chef de l’État n’a laissé aucune ambiguïté sur la manière dont le Liban allait s’y prendre pour revendiquer un retrait israélien total. « Le Liban est unanime dans son choix de la voie diplomatique, parce que personne ne veut la guerre, a-t-il dit. C’est l’État qui est désormais responsable de la sécurité des frontières après avoir retrouvé son pouvoir de décision, et cette décision n’appartient qu’aux Libanais ».

La présidence libanaise a affirmé qu'elle entend poursuivre ses contacts avec les États-Unis et la France pour sommer Israël de se retirer « totalement ».

L’État hébreu avait annoncé lundi qu'il prévoyait de « laisser provisoirement un nombre limité de soldats déployés dans cinq points stratégiques le long de la frontière libanaise ». Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a confirmé le maintien de troupes dans ces cinq postes de contrôle. L'ONU a averti mardi que tout retard dans le retrait israélien constituerait une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui avait mis fin en 2006 à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah et qui constitue la base de l'accord de trêve actuel.

L'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre dernier a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et Hezbollah, pendant lesquels les troupes israéliennes ont pris position dans le sud du Liban. L'accord prévoyait qu'Israël achève le 26 janvier - une échéance ensuite reportée au 18 février - son retrait du secteur méridional, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU devront être déployés. Le Hezbollah devait pour sa part démanteler ses infrastructures militaires et se retirer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Sur un autre plan, et en réponse à la colère de la rue chiite après l’interdiction signifiée à des avions iraniens d'atterrir à l’aéroport de Beyrouth, le président Aoun a insisté sur le fait qu’ « il n’y a aucune volonté de marginaliser la communauté chiite comme l’insinuent certains ». « Les mesures prises à l’encontre des compagnies aériennes iraniennes sont liées aux sanctions dont elles font l’objet », a-t-il précisé. « La communauté chiite fait partie du tissu social libanais et n'est pas une entité étrangère », a-t-il martelé.

Lundi, le Liban avait annoncé la prolongation sine die de la suspension des vols en provenance et vers l'Iran, après avoir refusé d'accorder des autorisations d'atterrissage à deux avions de la compagnie Mahan Air, en raison de menaces israéliennes de bombarder l'aéroport de Beyrouth. Ces interdictions ont provoqué des manifestations de partisans du Hezbollah, qui ont bloqué la route menant à l'aéroport de Beyrouth, qui se trouve près de la banlieue-sud de la capitale, un bastion du parti chiite.

Enfin le président libanais a indiqué que « la reconstruction prendra du temps et sera liée d’une façon ou d’une autre aux réformes et à la lutte contre la corruption ». Il a réaffirmé son refus de voir quiconque « tirer sa force de ses relations avec l’étranger » et appelé « à aborder les bouleversements avec calme, loin des tensions et des accusations de traîtrise ».

Les autorités estiment le coût de la reconstruction après la guerre entre Israël et le Hezbollah à plus de dix milliards de dollars.

Beyrouth est en contact avec Washington et Paris pour qu'Israël, qui s'est maintenu mardi dans cinq positions au Liban-Sud à l'expiration du délai pour son retrait du secteur, s'en retire totalement, a fait savoir la présidence de la République dans un communiqué.« Le Liban poursuit ses contacts diplomatiques avec les États-Unis et la France pour que l’État hébreu se...