Après avoir annoncé son retour sur la scène politique libanaise, Saad Hariri a tenu plusieurs réunions avec des responsables locaux samedi à la Maison du Centre à Beyrouth, QG de sa formation, le Courant du Futur. Dans plusieurs publications sur X, le fils du Premier ministre assassiné Rafic Hariri a indiqué s'être entretenu avec le ministre des Finances fraîchement nommé, Yassine Jaber, et avoir discuté avec lui de « la situation générale et des derniers développements » dans le pays.

M. Hariri s'est également entretenu avec le mohafez (gouverneur) de Beyrouth, le juge Marwan Abboud, et le président de la municipalité de la ville, Abdallah Darwiche, au sujet de « la situation dans la capitale » libanaise. Il a également reçu le patriarche arménien-catholique Raphaël Minassian, ainsi qu'une délégation de moukhtars (responsables locaux) menée par Mosbah Eido, en présence d'autres dignitaires beyrouthins.

L'ancien chef du gouvernement a annoncé le retour de son parti sur la scène politique locale lors d'un discours prononcé vendredi à l'occasion des 20 ans de l'assassinat de son père. « Tout comme vous avez été à mes côtés pendant 20 ans, sans me quitter, il est temps pour moi de rester à vos côtés et de ne plus vous quitter », avait-il lancé aux partisans, une foule d'environ 70 000 personnes rassemblées sur la place des Martyrs pour la commémoration. Saad Hariri a été Premier ministre du Liban à deux reprises, de 2009 à 2011 et de 2016 à 2020. Il s'est retiré de la vie politique et a quitté le pays en 2022 après avoir échoué à former un gouvernement.

Rafic Hariri a été assassiné le 14 février 2005, lorsqu'un énorme véhicule piégé a explosé au passage de son convoi, laissant un large cratère dans le sol à l'extérieur de l'historique hôtel Saint-Georges, sur le front de mer de Beyrouth. 21 autres personnes ont été tuées aux côtés de M. Hariri, et plus de 200 blessées.

Plusieurs personnalités impliquées dans les enquêtes sur le meurtre de Rafic Hariri ont également été assassinées, et personne n'a jamais été arrêté pour l'attentat, bien qu'un tribunal international spécial pour le Liban ait déclaré coupable un membre haut placé du Hezbollah, entre autres. Aucun des suspects n'a été interrogé ou jugé en personne. Le panel de juges du tribunal soutenu par l'ONU a également déclaré qu'il ne disposait d'aucune preuve démontrant que les dirigeants du Hezbollah ou la Syrie, dont les forces occupaient alors le Liban, étaient directement impliqués dans l'assassinat.