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Des partisans du Hezbollah bloquent des routes après l’interdiction d’un vol iranien, tensions et chaos à l’AIB


Des partisans du Hezbollah bloquent des routes après l’interdiction d’un vol iranien, tensions et chaos à l’AIB

Une route aux alentours de l’aéroport a été bloquée par des pneus enflammés. Photo Marc Wehbé.

Des partisans du Hezbollah ont bloqué, jeudi soir, les routes menant à l’aéroport international de Beyrouth en signe de protestation contre la décision d’interdire l’atterrissage d’au moins un avion iranien, provoquant des perturbations et des tensions, et obligeant l’armée libanaise à intervenir.

Joint par L'Orient-Le Jour, Marc Wehbé, un passager qui venait tout juste d'atterrir à Beyrouth a décrit un « aéroport saturé » et des « passagers pris de panique ». « Mon épouse ne parvenait pas à accéder à l’aéroport pour me récupérer, et aucun taxi n'était disponible sur place », précise-t-il. Les quelques taxis présents sur place demandaient 50 dollars par passager pour un trajet qui coûterait normalement 20 dollars, ajoute-t-il.

Son épouse a néanmoins réussi à se frayer un chemin. « Sur le chemin du retour, nous avons vu l’armée en train de forcer l’ouverture de l’autoroute, raconte-t-il. Il y a eu des échauffourées entre les soldats libanais et les manifestants, et nous avons entendu des tirs. »

À l’entrée de l’aéroport, des partisans du Hezbollah circulaient en mobylette, drapeaux du parti brandis. Un peu plus loin, des pneus continuaient de brûler.


Depuis le début de la soirée, après avoir appris qu’un avion iranien de la compagnie Mahan Air, opérant régulièrement la liaison entre Beyrouth et Téhéran, avait été empêché d'atterrir, des partisans du Hezbollah ont bloqué les routes menant à l’aéroport. Ils agitaient des drapeaux jaunes du Hezbollah et des portraits de l’ex-chef du parti, Hassan Nasrallah, tué par Israël. L'entrée de l’aéroport et plusieurs routes adjacentes ont été coupées, provoquant d’énormes embouteillages. À ce moment-là, des renforts de l’armée libanaise ont été déployés, mais des vidéos mises en ligne ont montré des affrontements entre manifestants et soldats.

Un responsable à l'aéroport a déclaré à l'AFP que le ministère des Transports avait demandé à l'aéroport d'informer la compagnie nationale iranienne Mahan Air qu'il ne pouvait accueillir deux de ses vols à destination de Beyrouth, sans en préciser les raisons. Un vol était prévu jeudi et un autre vendredi, a dit le responsable qui a requis l'anonymat. « Les deux vols ont été reportés à la semaine prochaine. »

Dans une déclaration à l'agence de presse iranienne Mehr, Saeed Chalandri, PDG de l'aéroport Imam Khomeini de Téhéran, a indiqué que « le vol d'aujourd'hui vers Beyrouth était prévu » mais que le Liban n'avait « pas délivré les autorisations nécessaires ».

La veille, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a accusé la Force al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens et le Hezbollah d'avoir « utilisé ces dernières semaines l'aéroport international de Beyrouth, par le biais de vols civils, pour faire passer en contrebande des fonds destinés à armer » le mouvement libanais.

Israël a accusé à plusieurs reprises le Hezbollah d'utiliser le seul aéroport du Liban pour transférer des armes depuis l'Iran. Le Hezbollah et les responsables libanais ont nié ces accusations. Une guerre ouverte a opposé le Hezbollah et Israël de septembre à novembre 2024. Le groupe chiite en est sorti affaibli après que sa direction a été largement décimée par Israël.


Des partisans du Hezbollah ont bloqué, jeudi soir, les routes menant à l’aéroport international de Beyrouth en signe de protestation contre la décision d’interdire l’atterrissage d’au moins un avion iranien, provoquant des perturbations et des tensions, et obligeant l’armée libanaise à intervenir.Joint par L'Orient-Le Jour, Marc Wehbé, un passager qui venait tout juste d'atterrir...