Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit. Photo AFP
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a jugé mercredi « inacceptable pour le monde arabe » de déplacer les Palestiniens de leur territoire. « Nous, les Arabes, avons combattu cette idée pendant cent ans et nous ne sommes pas prêts à capituler maintenant », a déclaré M. Aboul Gheit devant le sommet mondial des gouvernements organisé à Dubaï en réponse à une question sur l'insistance du président américain Donald Trump à vider la bande de Gaza de ses habitants.
Recevant mardi le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison Blanche, M. Trump a une nouvelle fois dit sa volonté d'engager un développement immobilier de la bande de Gaza vidée de ses habitants. « Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter. Il n'y a rien à acheter », a déclaré mardi le président américain, assurant que le territoire serait placé « sous contrôle américain », sans expliquer de quelle manière. « L'attention se porte aujourd'hui sur le bande de Gaza et elle se portera demain sur la Cisjordanie avec pour objectif de vider la Palestine historique de ses habitants d'origine », a déclaré M. Aboul Gheit. « Ceci est inacceptable pour le monde arabe », a-t-il ajouté.
Un sommet d'urgence en Egypte le 27 février
M. Aboul Gheit a par ailleurs confirmé la tenue le 27 février en Egypte d'un sommet d'urgence sur la question palestinienne, ajoutant que les pays arabes avaient deux semaines pour élaborer une position commune à ce sujet.
Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition de M. Trump, insistant sur l'objectif d'une solution à deux Etats du conflit israélo-palestinien, avec un Etat palestinien indépendant au côté d'Israël. Pour les Palestiniens, qui ont condamné cette proposition, un déplacement évoque la « Nakba » ( « Catastrophe » en arabe), terme désignant l'exode massif qui a suivi la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Plusieurs centaines de milliers de Palestiniens avaient alors fui ou avaient été chassés de chez eux pour se réfugier dans les pays voisins ou ce qui allait devenir à l'issue de la première guerre israélo-arabe en 1948 la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l'ONU. Après la guerre israélo-arabe de 1967, Israël a occupé Jérusalem-Est et la Cisjordanie, qui restent sous occupation jusqu'à ce jour, et Gaza, d'où Israël s'était retiré en 2005.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a pris en 2007 le pouvoir dans la bande de Gaza, à laquelle Israël a imposé un blocus pendant plus de 15 ans, avant le déclenchement de la guerre dans le territoire palestinien après l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Gaza a été ravagée par 15 mois de guerre avant un cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier. Israël rejette la solution de deux Etats pour régler le conflit.
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