
Un drone en provenance de la Syrie est abattu par un homme armé du caza du Hermel, dans une vidéo transmise samedi 8 février à notre correspondante Sarah Abdallah.
Au troisième jour d'affrontements meurtriers à la frontière libano-syrienne, entre les nouvelles forces de sécurité syriennes (anciens combattants du groupe Hay'at Tahrir el-Cham, HTC) et des « clans libanais », l'armée libanaise s'est déployée dans la zone frontalière au niveau du Hermel et dit avoir riposté à des tirs en provenance de la Syrie. Une première annonce officielle de l'armée libanaise concernant ces clashes, après que, depuis la matinée, des dizaines d'obus se sont écrasés sur des localités frontalières du Liban, faisant au moins huit blessés, transférés par la Croix-Rouge dans des hôpitaux de la région, selon les informations de notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah.
En soirée, les clashs ont repris, et trois nouveaux tués sont tombés dans le village de Jenta dans le Hermel, selon notre correspondante. Un réfugié syrien a également été tué par un obus sur les environs du village de Qasr à la frontière, lancé par les forces syriennes, toujours selon notre correspondante.
L'armée libanaise a dit sur X avoir « commencé à répliquer » à des tirs en provenance de Syrie. « Sur la base des directives du président de la République, le général Joseph Aoun, le commandement de l'armée a donné l'ordre aux unités militaires déployées sur les frontières nord et est de répondre aux sources de tirs provenant du territoire syrien et visant le territoire libanais. Les unités ont commencé à répondre avec les armes appropriées », a écrit la troupe sur X. Plus tôt, les municipalités du Hermel avaient exhorté l'armée libanaise et l'Etat en général à « intervenir immédiatement ».
Les villages libanais de Jarmach et Qanafez, dans les environs montagneux du caza de Hermel, font partie des localités touchées par des tirs d'obus de mortier provenant de la région syrienne adjacente du Qoussair. Des roquettes et obus de mortier sont également tombés sur des habitations et des forêts libanaises, toujours dans les hauteurs de Hermel, tandis que les habitants de ce caza parvenaient à abattre un drone de type « Shaheen » appartenant aux combattants syriens, rapporte notre correspondante.
Un char syrien détruit avec un missile
Cet incident a marqué une escalade des tensions, marquée notamment par des tirs sur Safaoui, située dans une zone montagneuse stratégique face à Hawik, et majoritairement habitée par des membres du clan Jaafar. Les villages de Qalaat el-Sabeh, Dhikba et Sahlat el-Maa ont également été ciblés, dans le caza de Baalbeck. Un obus a été tiré depuis Qoussair à proximité d'une caserne de l'armée libanaise, toujours selon notre correspondante.
Fait inédit jusqu'alors dans les affrontements frontaliers, un communiqué publié par des « clans libanais » a déclaré que « en défense du Liban, de son peuple et des villages frontaliers », ses combattants avaient « ciblé un char ennemi, qui tentait de s'infiltrer à travers nos frontières (libanaises) à 13h30 aujourd’hui (samedi) , avec un missile », assurant avoir infligé « des pertes à son équipage, entre morts et blessés. »
L'opération lancée par les nouvelles autorités de Damas contre des familles présumées proches du Hezbollah, se poursuit ainsi pour la troisième journée consécutive.
Dans ce contexte, les habitants de Haour Taala, dans la Békaa, à des dizaines de kilomètres au sud du caza de Hermel où se déroulent l'essentiel des affrontements, se sont dits prêts samedi à « défendre la région frontalière » avec la Syrie. « Nous, les habitants du district de Haour Taala, nous déclarons prêts à défendre la région frontalière du Hermel et toute autre zone où notre présence est nécessaire pour repousser l'agression », ont-ils déclaré dans un communiqué. Ils ajoutent que leur «participation découle d'une profonde conviction de l'importance de protéger notre terre et notre peuple de toute menace posée par des groupes criminels qui n'hésitent pas à recourir à la violence».
Démarcation floue de la frontière entre le Liban et la Syrie
Les « clans » libanais déjà impliqués dans ces incidents transfrontaliers avec les troupes syriennes sont membres des familles Zeaïter, Jaafar, Noun, Jamal et Rachini. Il s’agit de familles chiites libanaises résidentes de longue date de cette région frontalière où la démarcation entre les territoires syriens et libanais demeure floue.
« Nos forces militaires étendent leur contrôle sur plusieurs localités de la bande frontalière avec le Liban après avoir expulsé des groupes affiliés à la milice du Hezbollah et des vestiges de l’ancien régime », ont justifié les autorités de Damas dans un communiqué officiel. Après avoir retiré ses derniers éléments encore présents en Syrie au lendemain du renversement de son allié Bachar el-Assad, selon plusieurs faisceaux d’informations, le Hezbollah a vu sa voie d’approvisionnement terrestre, notamment en armes, le reliant à Téhéran se réduire comme peau de chagrin.
« Certaines zones sont toujours sous le contrôle du Hezbollah. C’est pourquoi nos hommes sont en train de les expulser. Certains ont résisté et cela a naturellement donné lieu à des combats », déclarait vendredi à notre publication une source de l’armée syrienne souhaitant rester anonyme.
Ce même jour, lors d'un appel téléphonique, le président de la République libanaise Joseph Aoun et le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh s'entendaient pour « coordonner les efforts pour contrôler la situation et empêcher les attaques contre les civils », indiquait la présidence libanaise sur son compte X. Plus tôt, les clans du nord de la Békaa s'étaient dits « consternés par l'abandon total et injustifié » de l'Etat à leur égard, ce qui ne leur aurait pas laissé d'autre choix que « de défendre le Liban ».
Le HB a échoué face aux israéliens, alors il provoque un front front pour montrer la nécessité de garder ses armes pour soit disant combattre ceux qu’il a sciemment dorloter hier pour combattre aujourd’hui, toujours sous sa bannière de résistants de pacotilles. Nous le connaissons mieux que personne, ce parti veut anéantir le pays en le poussant dans les guerres incendiées peu i porte l’ennemi. Il est le seul ennemi de notre pays.
11 h 42, le 09 février 2025