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Danois et Groenlandais se défendent face à la convoitise de Trump

Danois et Groenlandais se défendent face à la convoitise de Trump

Le ministre des Affaires étrangères Lars Loekke Rasmussen (2e à gauche), Aaja Chemnitz Larsen du parti socialiste démocratique groenlandais Inuit Ataqatigiit (IA) (2e à droite) et Alex Ahrendtsen du Parti populaire danois (à droite) sont vus sur scène lors de l'enregistrement d'un débat télévisé sur l'avenir du Groenland, dans un studio de Copenhague, au Danemark, le 19 janvier 2025. Photo AFP/EMIL NICOLAI HELMS

Danois et Groenlandais ont défendu mardi l'autonomie de l'immense territoire danois face à la convoitise de Donald Trump, ses représentants se disant en revanche ouverts à une coopération approfondie.

Le président américain a déclenché l'inquiétude début janvier en refusant d'exclure une intervention militaire pour placer le Groenland et le canal de Panama sous le contrôle des Etats-Unis.

« Nous sommes Groenlandais, nous ne voulons pas être Américains », a souligné le Premier ministre du Groenland, Mute Egede, au lendemain de l'entrée en fonction de Donald Trump.

« L'avenir du Groenland doit être décidé au Groenland », a-t-il redit lors d'une conférence de presse, reconnaissant cependant que la situation était « difficile ».

M. Trump n'a pas cité le territoire danois dans son discours d'investiture mais il a estimé ensuite auprès de journalistes que le Danemark finirait par céder sur cette question.

« Le Groenland est un endroit merveilleux, nous en avons besoin pour la sécurité internationale. Je suis sûr que le Danemark va se faire à l'idée » de le céder aux Etats-Unis », a dit Donald Trump.

Il avait menacé début janvier de taxer fortement les produits danois si le Danemark ne cédait pas à sa demande.

Outre son emplacement stratégique, le Groenland, qui cherche à obtenir son indépendance vis-à-vis du Danemark, possède de vastes réserves minières et pétrolières inexploitées mais leur accès promet d'être compliqué.

Les Etats-Unis ont déjà une base militaire dans le nord-ouest du Groenland.

« Nous ne pouvons pas avoir un ordre mondial dans lequel les pays, s'ils sont assez grands,(..) peuvent se servir à leur guise », a réagi de son côté le ministre des Affaires étrangères danois Lars Løkke Rasmussen.

S'il s'est dit « satisfait » que M. Trump n'ait pas mentionné le Groenland comme une priorité dans son discours, le ministre danois a relevé que la « rhétorique » restait la même.

« Cela ne me fait pas dire qu'il n'y a plus de crise, car il a dit d'autres choses sur l'expansion du territoire américain », a-t-il déclaré.

Pas à vendre 

Le Premier ministre groenlandais Mute Egede a rappelé qu'il n'était pas contre un renforcement des liens avec Washington mais qu'il n'était pas à vendre.

« Depuis 80 ans, nous coopérons avec les États-Unis en matière de sécurité. Ils ont déjà une base militaire dans ce pays », a-t-il rappelé.

Le chef du gouvernement du territoire autonome a souligné vouloir exprimer directement la position groenlandaise aux Américains, en réaction à une question sur la possibilité d'une rencontre avec le président Trump.

« Nous ferons clairement connaître notre position là où il faut et par l'intermédiaire de notre représentation. Nous travaillons pour organiser une réunion où nous pourrons expliquer la position du Groenland », a-t-il déclaré.

A Copenhague, l'omission du Groenland dans le discours d'investiture a suscité un certain soulagement chez les Danois.

« Il n'a pas mentionné le Groenland ou le Danemark dans son discours hier soir, donc je pense qu'il y a de la place pour la diplomatie », a dit à l'AFP l'acteur Donald Andersen, 68 ans.

La Première ministre danoise Mette Frederiksen avait estimé lundi sur les réseaux sociaux que l'Europe devrait « naviguer dans une nouvelle réalité ».

Tout en rappelant le droit à l'autodétermination du peuple groenlandais, elle a également souligné la nécessité pour le Danemark de maintenir son alliance avec les Etats-Unis -- décrite comme la plus importante du Danemark depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les chefs de partis danois ont de nouveau été réunis par la cheffe du gouvernement pour être informés de la situation.

« Nous devons reconnaître que les quatre prochaines années seront difficiles », a déclaré Pia Olsen Dyhr, chef de file de la Gauche verte, aux journalistes après la rencontre.

M. Trump a affirmé pour la première fois qu'il voulait acheter le Groenland en 2019, pendant son premier mandat, une offre que le Groenland et le Danemark avaient rejetée.

Danois et Groenlandais ont défendu mardi l'autonomie de l'immense territoire danois face à la convoitise de Donald Trump, ses représentants se disant en revanche ouverts à une coopération approfondie. Le président américain a déclenché l'inquiétude début janvier en refusant d'exclure une intervention militaire pour placer le Groenland et le canal de Panama sous le...