Le Conseil supérieur islamique chérié, plus haute instance de la communauté sunnite au Liban, a appelé samedi à « faciliter la mission du Premier ministre désigné » Nawaf Salam pour la formation du nouveau gouvernement, qui doit avoir lieu dans les prochains jours.

« Former un gouvernement patriote, rassemblant des spécialistes et des personnes efficaces, est un devoir national », affirme le Conseil, présidé par le mufti de la République Abdellatif Deriane à Dar el-Fatwa, dans un communiqué. Les dignitaires sunnites exhortent les forces politiques libanaises « à coopérer avec le chef de l’État et le Premier ministre désigné pour sauver le pays et le faire renaître », saluant au passage le travail et les efforts du chef de gouvernement sortant, Nagib Mikati.

Des consultations non contraignantes se sont tenues au cours de la semaine écoulée mercredi et jeudi à la Chambre, où Nawaf Salam a rencontré tous les groupes parlementaires à l'exception du tandem chiite Hezbollah-Amal, qui ont boudé les réunions. Le lendemain, M. Salam s'est entretenu avec le chef du mouvement Amal et président du Parlement Nabih Berry, qui a estimé que leur rencontre a été « prometteuse », laissant ainsi entendre qu'un gouvernement pourrait être bientôt formé avec la participation du tandem chiite.

Le bureau de presse du chef du Législatif a d'ailleurs démenti samedi « les affirmations d'une chaîne de télévision selon lesquelles M. Berry aurait demandé à Nawaf Salam de l'informer de la formation du gouvernement pour lui donner son avis » avant que celle-ci soit annoncée, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Dans son texte, le Conseil supérieur islamique chérié a par ailleurs remercié les députés du Parlement et M. Berry pour l'élection du 9 janvier ayant abouti à l'accession du général Joseph Aoun à la présidence de la République. Il salue « un succès constitutionnel, historique et patriote qui n'a que trop tardé », après plus de deux ans de vacance à la tête de l'État. Ils voit aussi par cette élection « le début d'une nouvelle phase dans l'histoire du Liban ».

L'instance sunnite a aussi félicité Nawaf Salam, saluant le discours qu'il a tenu à Baabda après sa nomination la semaine dernière. Il a par ailleurs remercié « les pays arabes frères » notamment l'Arabie saoudite, ainsi que les membres du Quintette (France, États-Unis, Qatar et Égypte) pour « avoir aidé à fournir les conditions menant à l'élection présidentielle ».