L'armée libanaise déployée dans plusieurs localités du secteur ouest, des dépouilles extraites à Khiam et Naqoura

L’armée libanaise a commencé à se déployer dans la localité de Tayr Harfa (caza de Tyr) samedi, aux alentours de midi, a indiqué à L’Orient-Le Jour le moukhtar (responsable local) du village, Hassan Haïdar. « L’armée procède à l’ouverture des routes et maintiendra une présence aux entrées et à l’intérieur du village », déclare le moukhtar à notre correspondant, Mountasser Abdallah.

Dans un post sur X durant l'après-midi, l’armée libanaise a indiqué que ses unités poursuivaient leur déploiement dans les localités de Ras Naqoura (caza de Tyr) et dans ces villages du secteur ouest : Alma el-Chaab, Dhaïra, Aïtaroun, Bint Jbeil, Tayr Harfa, Majdel Zoun, Salhani et Kaouzah, suite au retrait israélien. « Les unités de l’armée travaillent à renforcer leur positionnement et à sécuriser les points importants, en coordination avec la Finul et avec le comité chargé de superviser l'accord de cessez-le-feu », a précisé la communiqué de la troupe.

Dans ce contexte, les unités spécialisées continuent d’œuvrer à nettoyer la région des munitions non-explosées, d'ouvrir des routes et d'enlever les décombres, a précisé le texte, appelant les citoyens à ne pas s'approcher de la zone et à se conformer aux instructions des unités militaires jusqu'à la fin du déploiement.

Un incident tragique a eu lieu au cours de ces opérations : un véhicule blindé de transport de troupes s'est renversé sur une route dans la région de la localité de Haddassa, dans le caza de Tyr, tuant un soldat et blessant légèrement un autre. L'armée a confirmé l'incident sur le réseau X. Plus tôt, les habitants de la localité d'origine du soldat tué, le sergent Ibrahim Ali Ahmad Mehanna, surnommé « Abou Hassan », avaient annoncé son décès.

Toujours au Liban-Sud, des secouristes de la Défense civile se sont rendus à Naqoura (caza de Tyr) samedi, pour dégager des décombres les corps de personnes tuées par les bombardements israéliens, selon une source au sein de l’organisation.  Plus tôt dans la journée, la Défense civile avait retiré des décombres les dépouilles de trois personnes à Khiam dans le caza de Marjeyoun.

La Défense civile a ensuite confirmé en début de soirée que ses équipes avaient retrouvé les dépouilles mortelles de deux personnes tuées sous les décombres de Khiam (caza de Marjeyoun), ainsi que des fragments de corps de 11 autres victimes à Naqoura, Bayada et Tayr Harfa (Tyr), dans un résumé publié dans la soirée. « Les corps ont été remis aux autorités compétentes pour effectuer un test ADN afin de les identifier », a précisé la Défense civile dans son communiqué.

Exactions israéliennes

Dans l'après-midi, un drone israélien a jeté une grenade assourdissante sur des citoyens libanais qui transportaient du mobilier d'une maison à l'autre à Aïtaroun (caza de Bint Jbeil) au Liban-Sud, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Selon notre correspondant, aucun blessé n'est à déplorer. Par ailleurs, un bulldozer israélien a ratissé des zones près d'un centre de l'armée libanaise du village de Hamra, dans le caza de Nabatiyé.  Un drone israélien a également tiré deux missiles sur une voiture à Kounine, dans le caza de Bint Jbeil. Selon des habitants, la voiture n'a pas été touchée mais deux personnes ont été légèrement blessées par des éclats de missiles. Vers 17h30, le ministère de la Santé a confirmé ce bilan.

Un peu plus tard, l’armée israélienne a revendiqué une attaque de drone menée dans la journée au Liban-Sud, affirmant l’avoir lancée après avoir repéré plusieurs agents du Hezbollah quittant un bâtiment connu pour être utilisé par l’organisation, selon une déclaration relayée par les médias israéliens. L’attaque a visé ces agents « pour éliminer une menace », selon l’armée israélienne.

Malgré un cessez-le-feu de 60 jours adopté le 27 novembre dernier entre le Hezbollah et Israël, après un conflit de plus d'un an et deux mois, l'armée israélienne continue de faire exploser des habitations au Liban-sud, de mener des opérations et d'y occuper une partie du territoire.