Le président du Conseil supérieur de la magistrature Souheil Abboud. Photo obtenue auprès du CSM
Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) Souheil Abboud a réclamé mardi l'adoption d'une loi sur l'indépendance de la justice et dénoncé les ingérences politiques et religieuses, au cours de son intervention devant l'assemblée générale des juges.
« L’objectif de cette réunion est la participation, la délibération et le partage de la volonté d'atteindre une justice de demain, indépendante et efficace, sans attendre des échéances ou la reconstruction du pouvoir, en partant du principe que chaque juge est une autorité judiciaire indépendante dans ses décisions et jugements », a déclaré M. Abboud. Avant d'ajouter : « Toutes les autorités nationales, politiques et religieuses ne veulent pas d’une justice indépendante, mais d’une justice à leur mesure et en fonction de leurs intérêts. »
Dans ce cadre, le président du CSM a réclamé « l’adoption d'une loi sur l’indépendance de la justice ». Il a aussi appelé à « la reconstruction des institutions judiciaires et à l’instauration de nominations globales sur des bases et critères objectifs », soulignant : « En attendant cette réorganisation, il est nécessaire de travailler avec les présidents de cour pour évaluer le travail de chaque juge affecté, appliquer le principe de surveillance du travail judiciaire, de récompenses, de sanctions et de responsabilité à travers l’inspection judiciaire et les présidents de cour. »
Le juge Abboud réclame sans relâche l'adoption d'une loi sur l'indépendance de la justice, le pouvoir judiciaire étant soumis à de fortes pressions politiques au Liban. D'importants dossiers, tels que celui de la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, sont toujours en suspens. Le vote d’une loi renforçant l’indépendance de la justice est l'une des réformes-clés attendues par le Fonds monétaire international et les partenaires internationaux du Liban. Cette réforme fait partie des textes que le pays devra adopter et mettre en œuvre pour espérer obtenir un soutien financier et sortir de la crise économique dans laquelle il est plongé depuis 2019.
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