La plus grande province du Canada pourrait couper toutes ses exportations d'électricité vers les Etats-Unis si le président élu Donald Trump venait à mettre en place les droits de douane qu'il a promis, a assuré mercredi son Premier ministre. Le Premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a formulé cette menace à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les représentants des autres provinces sur la réponse à apporter aux menaces formulées par le futur président américain.
Avant même sa prise de fonction, le 20 janvier, Donald Trump a menacé de taxer à 25% les produits canadiens et mexicains, une décision justifiée selon lui par les crises liées aux opiacés et à l'immigration. « Nous irons jusqu'au bout, en fonction de l'ampleur de la situation, nous irons jusqu'à leur couper l'énergie, jusqu'au Michigan, jusqu'à l'Etat de New York et jusqu'au Wisconsin », a déclaré à la presse M. Ford, dont la province jouxte notamment ces Etats américains.
L'an passé, l'Ontario a exporté 12 milliards de kWh d'électricité vers les Etats américains du Minnesota, de New York et du Michigan, de quoi alimenter 1,5 million de ménages, a précisé son équipe à l'AFP. Sollicité pour savoir s'il soutenait cette proposition, le cabinet de Justin Trudeau n'a pas n'a pas immédiatement répondu.
Mais lors d'une conférence de presse à Ottawa après la réunion, la vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré qu' »un certain nombre de Premiers ministres » provinciaux s'étaient exprimés « avec force en faveur d'une réponse canadienne ferme aux droits de douane injustifiés ». « Il s'agit d'un moment important pour le Canada et nous sommes résolus et déterminés à y faire face », a-t-elle déclaré.
Le Premier ministre canadien, qui s'est rendu fin novembre en Floride pour rencontrer Donald Trump, a déclaré cette semaine que ces tarifs douaniers seraient « dévastateurs » pour le pays. Selon les médias canadiens, son gouvernement compte présenter dans les semaines à venir à l'équipe du républicain un plan de sécurité frontalière de plus de 700 millions de dollars.
Lors du premier mandat Trump, les Etats-Unis avaient imposé des tarifs douaniers de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, auxquels Ottawa avait répondu en ciblant certains produits.
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