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Le Hezbollah soutiendra le régime syrien face aux rebelles « selon ses moyens », affirme Naïm Kassem

C'est aux autorités libanaises de veiller au respect de l'accord de cessez-le-feu conclu avec Israël, affirme le chef du parti chiite. 

Le chef du Hezbollah Naïm Kassem lors de son allocution, le 5 décembre 2024. Capture d'écran.

Le chef du Hezbollah, Naïm Kassem, a affirmé dans un discours diffusé jeudi que son parti soutiendra le régime syrien « selon ses moyens pour stopper cette agression », en référence à l'offensive surprise lancée le 27 novembre par les rebelles, notamment les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS).

« L'agression en Syrie est soutenue par les États-Unis et Israël. Ces groupes takfiristes (sunnites radicaux) sont des outils qu'ils utilisent pour tenter de détruire la Syrie. Nous serons aux côtés de la Syrie selon nos moyens pour faire stopper cette agression, a déclaré le cheikh Kassem. Nous faisons face à un projet expansionniste israélien dangereux, et j'appelle tout le monde à soutenir la résistance contre Israël. Toute victoire d'Israël est une perte pour vous, aussi bien pour la Syrie que pour le Liban ».

Les rebelles emmenés par Hayat Tahrir al-Sham se sont emparés en une semaine de dizaines de localités, ainsi que de la majeure partie de la ville d'Alep (nord) et de la ville de Hama. Avec l'appui militaire de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah, aujourd'hui affaibli, le régime syrien avait repris en 2015 une grande partie du pays et en 2016 la totalité d'Alep, dont la partie orientale était aux mains des rebelles depuis 2012.

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Au début de son discours, le successeur de Hassan Nasrallah a affirmé que son parti, considérablement malmené militairement après sa guerre contre Israël, « a traversé l'une des phases les plus dangereuses depuis sa création il y a 42 ans, en 1982 ». « Nous avons affronté une agression sauvage et criminelle qui a touché les résistants, ainsi que l'ensemble du Liban, a-t-il dit. À travers cette agression, l'ennemi a tenté de briser la résistance et d'éliminer sa présence. Mais la résistance a tenu bon et l’a affronté ».

Le « triomphe »

« Nous avons vécu 64 jours de sacrifices, de douleurs, de martyrs, et de blessés avec patience et détermination, en plaçant notre confiance en Dieu, a poursuivi Naïm Kassem. Notre résistance demeure et continue, et elle brillera davantage. Nous avons gagné parce que notre peuple reste fidèle. Nous avons triomphé parce que l'ennemi israélien n'a pas atteint ses objectifs. Cela constitue une défaite pour lui. Nous avons gagné parce que l'unité nationale s'est affirmée et que les tentatives de division ont échoué ».

Selon lui, la « victoire » du groupe chiite repose sur trois facteurs : la présence des résistants sur le terrain et leur détermination, qui a « stupéfié le monde » ainsi que « leur courage et leurs sacrifices qui ont permis de stopper l'avancée israélienne, tandis que les drones et les roquettes atteignaient leurs objectifs à Tel-Aviv, Haïfa et dans les régions du nord de la Palestine occupée ». « Le deuxième facteur est le sang des martyrs, en particulier celui du leader Sayyed Hassan Nasrallah, qui a insufflé de la force aux combattants pour continuer leur lutte, poursuit-il. Le troisième facteur : la restauration des structures de commandement et de contrôle ».

Abordant l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre quasi-totale, le dignitaire chiite a affirmé qu'il s'agit d'une « mesure d’application de la résolution 1701 ». « Ce n'est pas un nouvel accord en soi, mais il appelle au retrait d’Israël et à l’arrêt de ses agressions, explique-t-il. La résolution 1701 stipule le retrait d'Israël et interdit la présence de groupes armés au sud du Litani. ». « L'accord prévoit une entente interne entre l'armée libanaise et la résistance, sans qu'Israël interfère sur ce sujet. Nous en sommes à environ plus de 60 violations, souligne-t-il, affirmant que c'est aux autorités libanaises de veiller au respect de l'accord ».

57 millions de dollars à 170 000 familles

Reconnaissant que « la résistance a subi des blessures graves », il a assuré qu'elle « guérit progressivement avec le temps ». « Le Hezbollah est fort grâce à ses structures, sa représentation parlementaire, sa popularité et ses institutions. Il est un acteur principal dans le pays, avec les autres acteurs. Et il le restera, a-t-il ajouté. Le Hezbollah est fort parce qu'il défend les droits : le droit des Palestiniens à libérer leur terre, le droit des Libanais à libérer leur terre, et le refus d'utiliser le Liban comme une plateforme pour d'autres ».

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« Nous continuons dans tous les domaines politiques, sociaux, de la résistance, culturels et sanitaires », a assuré Naïm Kassem en annonçant diverses aides que son parti a distribué ou va distribuer aux familles qui ont subi la guerre. Selon lui, durant le mois de novembre, « le Hezbollah a distribué entre 300 et 400 dollars d'aide à des familles grâce à des dons de l'Iran (...) 57 millions de dollars ont été ainsi distribués à plus de 170 000 familles ».

Le dirigeant chiite a indiqué, en outre, que « pour les maisons complètement détruites et qui sont des résidences principales, leur propriétaire recevra une aide de 8 000 dollars de base pour leur restauration ». « S'il habite à Beyrouth ou dans la banlieue sud, il recevra 6 000 dollars pour la location pendant un an, soit 500 dollars par mois, poursuit-il. Ceux qui se trouvent en dehors de Beyrouth recevront 4 000 dollars en un an pour la location. Chaque personne ayant perdu sa maison recevra donc entre 12 000 et 14 000 dollars pendant un an ». Il a remercié dans ce cadre l'Iran « car cette somme, dans sa majorité, sera un cadeau monétaire de la République islamique ».

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait indiqué que plus de 580 000 déplacés au Liban ont pris le chemin du retour vers leurs villes et villages dans les 24 heures qui ont suivi le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre. Au 30 novembre, les autorités libanaises ont signalé que près de 90 % des personnes déplacées dans des centres d’accueil collectifs ont quitté les lieux, bien que plus de 22 000 autres restent dans environ 400 sites.

Le chef du Hezbollah, Naïm Kassem, a affirmé dans un discours diffusé jeudi que son parti soutiendra le régime syrien « selon ses moyens pour stopper cette agression », en référence à l'offensive surprise lancée le 27 novembre par les rebelles, notamment les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS).« L'agression en Syrie est soutenue par les États-Unis...