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Moyen-Orient - DANS LA PRESSE

Israël intensifie la construction de bases militaires à Gaza

L’armée israélienne multiplierait l’édification d’infrastructures militaires dans une enclave dévastée, selon une enquête du « New York Times ».

Israël intensifie la construction de bases militaires à Gaza

Des chars et des véhicules de l'armée israélienne déployés le long de la frontière avec la bande de Gaza en octobre 2024. Jack Guez/AFP

Les États-Unis ont exprimé mardi leur opposition à toute construction permanente de bases militaires par l’armée israélienne à Gaza. Faisant référence à une récente enquête du New York Times (NYT), Vedant Patel, porte-parole du département d’État, a déclaré que les États-Unis ne peuvent en confirmer les résultats mais que l’administration démocrate de Joe Biden s’oppose à de telles initiatives depuis le début de la guerre dans l’enclave, il y a plus d’un an.

L’investigation s'est appuyée sur des images satellite, des vidéos régulièrement publiées par les soldats israéliens eux-mêmes, et sur les dires de leurs responsables militaires. Selon le quotidien américain, l’armée israélienne a établi une zone tampon autour du corridor de Netzarim, une zone d’environ 30 kilomètres de long au centre de Gaza, qui divise la bande de terre en deux.

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Le but : contrôler le passage des Gazaouis entre le Sud et le Nord pour éviter la reconstitution des forces du mouvement Hamas, qui ont retrouvé une certaine vigueur au-dessus du couloir de Netzarim après un premier retrait des forces israéliennes. C’est dans cette veine que le nord de Gaza est assiégé depuis le 6 octobre, dans une offensive visant officiellement à le débarrasser du Hamas, qui ressemble de manière alarmante au « plan des généraux » lequel entend affamer les combattants du mouvement islamiste jusqu’à ce qu’ils se rendent ou soient affamés, considérant que les civils encore sur place seraient complices.

L’armée israélienne y est accusée par certains de nettoyer la zone en vue d'une installation à long terme. Une source de sécurité contactée par le quotidien Haaretz a ainsi affirmé en novembre que « les dirigeants politiques poussent à l'annexion progressive de grandes parties ». Dans ce que même certains Israéliens ont qualifié de « nettoyage ethnique », l’établissement d’une zone tampon au niveau du couloir de Netzarim (du nom d’une ancienne colonie israélienne de Gaza) est vu par d’aucuns comme un prélude à la réoccupation de Gaza, où les colonies israéliennes avaient été démantelées en 2005 suite à une décision unilatérale de s'en retirer.

620 bâtiments rasés

Si Washington s’oppose à une présence continue des forces israéliennes à Gaza, et que le Premier ministre Benjamin Netanyahu rejette officiellement l’idée de recoloniser l’enclave, les responsables israéliens ont promis ces derniers mois de maintenir le contrôle de la sécurité dans la bande de terre, même après la guerre. « Le Hamas ne gouvernera pas Gaza », a ainsi insisté le chef du gouvernement lors d’une visite dans le corridor de Netzarim en novembre, réitérant un de ses objectifs de guerre. Amir Avivi, un général de brigade à la retraite régulièrement informé par les services de sécurité israéliens, a pour sa part déclaré au NYT que de nombreux chefs militaires du pays estimaient désormais que « le retrait et la séparation (entre Israël et Gaza) ne sont plus des options ».

Dans les faits, la zone dégagée par Israël autour du couloir de Netzarim, environ 7 kilomètres vers le Nord comme vers le Sud, représenterait désormais plus de 45 kilomètres carrés selon le quotidien américain, qui précise qu’entre septembre et fin novembre, 620 bâtiments ont été rasés pour laisser place à des infrastructures militaires. Les responsables israéliens justifient notamment la démolition de bâtiments résidentiels comme visant à empêcher le Hamas d'utiliser les zones urbaines pour obtenir un avantage militaire contre les avant-postes israéliens. Et la construction ou l’élargissement de bases israéliennes s’est accélérée ces derniers mois, avec douze sites concernés depuis septembre, selon le journal.

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Pas de retrait avant 2026 ?

Il s'agit d'un apparent changement de stratégie par rapport au plan de base qui était de se retirer des zones où la présence du Hamas semblait avoir été éliminée. Au total, l’armée israélienne dispose désormais d’au moins 19 grandes bases dans le couloir de Netzarim, ainsi que des douzaines de bases plus petites. Selon l’enquête du NYT, ces bases disposent d'infrastructures défensives étendues, de routes pavées et de parkings pour les véhicules blindés.

Un rapport précédent, publié par The New Arab en octobre et portant sur le corridor de Philadelphie, qui délimite la frontière entre Gaza et l’Égypte, avait déjà mis en évidence une vaste constitution d’infrastructures militaires dans cette zone du sud de l’enclave, alors que ce couloir frontalier faisait l’objet d’un contentieux dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu. Dernièrement, le Haaretz révélait que l’armée israélienne construisait des routes asphaltées, des antennes cellulaires, ainsi que des infrastructures d’eau et d’assainissement à travers toute la bande de Gaza. Un officier israélien de haut rang avait ainsi expliqué au quotidien que « les forces israéliennes ne se retireront pas de Gaza avant 2026 ».

Les États-Unis ont exprimé mardi leur opposition à toute construction permanente de bases militaires par l’armée israélienne à Gaza. Faisant référence à une récente enquête du New York Times (NYT), Vedant Patel, porte-parole du département d’État, a déclaré que les États-Unis ne peuvent en confirmer les résultats mais que l’administration démocrate de Joe Biden s’oppose...
commentaires (2)

Les États Unis s'opposent, Netanyahu en tremble de peur... Lol, LOL and LOL !

otayek rene

16 h 56, le 05 décembre 2024

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Commentaires (2)

  • Les États Unis s'opposent, Netanyahu en tremble de peur... Lol, LOL and LOL !

    otayek rene

    16 h 56, le 05 décembre 2024

  • Une défaite dans notre région : le vaincu a perdu du territoire. CQFD

    Dorfler lazare

    15 h 35, le 05 décembre 2024

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