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Société - 4-Août

Rétablir un ex-détenu à son poste ? Les parents des victimes s’indignent...

Hani Hajj Chéhadé, ancien membre du Conseil supérieur des douanes, avait été arrêté par Tarek Bitar, chargé de l’enquête de la double explosion au port de Beyrouth, et avait été libéré par l’ancien procureur Ghassan Oueidate.

Rétablir un ex-détenu à son poste ? Les parents des victimes s’indignent...

L’énorme quantité de poussière générée par l’effondrement partiel des silos au port de Beyrouth. Photo Mohammad Yassine

Parmi les 48 points inscrits à l’ordre du jour de la séance du Conseil de ministres prévue mercredi, figure l’article 26, qui a provoqué de vifs remous, notamment dans les milieux des proches de victimes de la double explosion au port de Beyrouth (4 août 2020).

Ce point dispose que le chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, présentera, lors de cette réunion, « la situation juridique et administrative de Hani Hajj Chéhadé », un fonctionnaire, probablement dans le but de décider de son rétablissement à son poste. Ancien membre du Conseil supérieur des douanes, M. Hajj Chéhadé avait été arrêté, en août 2021, par le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, après avoir fait l’objet, en novembre 2020, de poursuites du parquet de cassation, et été convoqué par le prédécesseur du juge Bitar, Fadi Sawan, récusé en février 2021. Le fonctionnaire occupait le poste de directeur régional des douanes entre 2014 et 2017. Le juge d’instruction l’avait interrogé à deux reprises, durant de longues heures, sachant que le stock de nitrate d’ammonium à l’origine de la catastrophe ayant causé la mort de 235 personnes et blessé des milliers d’autres avait été débarqué au port de Beyrouth en 2014. Les griefs seraient notamment « des fautes graves liées à l’exercice de ses fonctions ».

Hani Hajj Chéhadé était resté en état d’arrestation jusqu’en janvier 2023, date à laquelle l’ancien procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, l’avait libéré, avec 16 autres détenus dans l’affaire. Une démarche qui s’était inscrite dans le cadre de tentatives de torpiller l’enquête menée par Tarek Bitar. Lesquelles tentatives perdurent jusqu’à présent, la police judiciaire ayant reçu l’ordre de ne pas obéir aux instructions de ce dernier, concomitamment à la décision de remise en liberté.

Pour mémoire

Mandat d'arrêt contre un membre du Conseil supérieur des douanes

Une source informée affirme à L’Orient-Le Jour qu’un document concernant la situation de M. Hajj Chéhadé a été porté à la connaissance des membres du gouvernement. Ce document évoque notamment un avis du Conseil de la fonction publique, qui considère qu’ayant été libéré et ne faisant pas l’objet d’une condamnation, M. Hajj Chéhadé peut regagner son poste de membre du Conseil supérieur des douanes, ajoute la source précitée.

Selon une source gouvernementale, c’est sur base de deux demandes écrites adressées au gouvernement (en mai 2023 et mai 2024) par M. Hajj Chéhadé que l’examen de son cas a été décidé. Toujours selon cette source, ce dernier avait porté un recours auprès du Conseil d’État, en février 2023, dans une démarche visant à lui permettre de reprendre son travail. Le document diffusé auprès des ministres en vue de la séance de mercredi évoque ce recours et mentionne qu’en juillet dernier, le rapporteur du Conseil d’État y a donné un avis favorable. Or cet avis ne suffit pas, puisqu’il faut un arrêt du Conseil d’État lui-même pour considérer que cette instance a admis le recours, déclare la même source.

« Corruption »

L’insertion de ce point à l’ordre du jour de la séance a suscité l’indignation des parents des victimes du 4-Août, qui ont qualifié d’« insupportable » la « persistance de la corruption ». « Ils veulent étudier la situation légale et professionnelle de Hani Hajj Chéhadé en vue probablement de le rétablir à son poste », indique un communiqué publié par le comité  des parents de victimes, qualifiant cette éventualité d’« inacceptable ».  Hani Hajj Chéhadé « est l’un des accusés dans le crime le plus grand qui soit, à savoir l’explosion au port de Beyrouth qui a détruit la vie de nos proches et des pans entiers de la capitale », souligne pour sa part Me Cécile Roukoz, représentante de parents de victimes. « Il a été libéré de manière illégale », tonne-t-elle. « C’est seulement le juge (Tarek Bitar) chargé de l’enquête qui a le pouvoir de décider de libérer des personnes mises en cause », dit-elle, affirmant que l’ancien procureur Ghassan Oueidate « n’avait aucune compétence pour le faire ». « Comment peut-on faire reprendre ses fonctions à une personne suspecte alors qu’elle sera peut-être condamnée dans une affaire liée à ses fonctions ? » s’interroge l’avocate, réclamant d’attendre « au moins » l’acte d’accusation du juge d’instruction.

Parmi les 48 points inscrits à l’ordre du jour de la séance du Conseil de ministres prévue mercredi, figure l’article 26, qui a provoqué de vifs remous, notamment dans les milieux des proches de victimes de la double explosion au port de Beyrouth (4 août 2020). Ce point dispose que le chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, présentera, lors de cette réunion, « la situation juridique et administrative de Hani Hajj Chéhadé », un fonctionnaire, probablement dans le but de décider de son rétablissement à son poste. Ancien membre du Conseil supérieur des douanes, M. Hajj Chéhadé avait été arrêté, en août 2021, par le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, après avoir fait l’objet, en novembre 2020, de poursuites du parquet de cassation, et été convoqué par le prédécesseur du juge...
commentaires (3)

La canaille criminelle serre les coudes. Les corrompus du pouvoir essayent encore de proteger leurs "proteges" meme quand ils sont responsables d'une veritable catastrophe nationale, par malhonnetete ou simplement par negligence criminelle. Kellon ya3ne kellon.

Michel Trad

10 h 33, le 03 décembre 2024

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Commentaires (3)

  • La canaille criminelle serre les coudes. Les corrompus du pouvoir essayent encore de proteger leurs "proteges" meme quand ils sont responsables d'une veritable catastrophe nationale, par malhonnetete ou simplement par negligence criminelle. Kellon ya3ne kellon.

    Michel Trad

    10 h 33, le 03 décembre 2024

  • Dans cette république bananière tout est possible et parmi les responsables corrompus , le plus infâme est ghassan oueidate, l’ancien procureur. Ce type a tout simplement libéré tous les détenus pour cacher la responsabilité de celui qui a introduit et utilisé le nitrate mortel. Bravo le hezbollah d’avoir acquis à sa cause tous les voyous du pays.

    Goraieb Nada

    07 h 16, le 03 décembre 2024

  • Pourris d'un jour pourris toujours ...

    Zeidan

    22 h 37, le 02 décembre 2024

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