Des Kurdes syriens fuyant l'assaut de groupes armés soutenus par Ankara sur leur enclave ont commencé lundi à gagner des secteurs plus sûrs, contrôlés par les forces kurdes, a annoncé un responsable local.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, avaient auparavant dit oeuvrer pour évacuer des civils kurdes de plusieurs secteurs de la province septentrionale d'Alep.
Cette décision intervient après la prise par des groupes proturcs d'une ville où vivent des dizaines de milliers de Kurdes, alors que des groupes rebelles menés par des islamistes radicaux ont lancé le 27 novembre une offensive fulgurante contre les régions sous contrôle du gouvernement dans le nord de la Syrie.
Des groupes proturcs ont annoncé dimanche avoir pris la ville stratégique de Tal Rifaat dans le nord de la Syrie, proche de la frontière turque, qui était aux mains des forces kurdes.
« Un petit groupe de personnes est arrivé à Tabqa. Les autres personnes déplacées arriveront successivement dans les heures qui viennent », a déclaré à l'AFP le porte-parole des FDS, Farhad Shami.
Il a indiqué qu'un convoi d'environ 200 véhicules se dirigeait vers cette ville tenue par les Kurdes.
Empêcher « des massacres »
« Nous nous coordonnons activement avec toutes les parties concernées en Syrie pour assurer la sécurité de notre peuple et faciliter son transfert en toute sécurité de la région de Tal Rifaat (...) vers nos zones sûres dans le nord du pays », avait plus tôt déclaré Mazloum Abdi, chef des FDS.
L'offensive des groupes proturcs intervient alors qu'une coalition de rebelles dirigée par des islamistes radicaux a pris le contrôle de la majeure partie d'Alep, la deuxième ville du pays, qui était aux mains du régime de Bachar al Assad.
Tal Rifaat se trouve dans une enclave contrôlée par les forces kurdes, entourée de régions tenues par des groupes proturcs et l'armée syrienne.
Mazloum Abdi a indiqué que « l'armée syrienne et ses alliés se sont retirés » du secteur face à l'offensive rebelle lancée le 27 novembre dans le nord de la Syrie, ce qui a facilité la prise de la ville par les groupes proturcs.
Il a ajouté que ses forces avaient tenté sans succès « d'établir un corridor humanitaire » entre la région et les zones contrôlées par les FDS pour permettre l'évacuation des civils et empêcher « des massacres ».
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), environ 200.000 Kurdes syriens s'y sont retrouvés encerclés.
Tal Rifaat est à l'origine une ville à majorité arabe, mais des dizaines de milliers de familles kurdes y avaient afflué après une offensive de la Turquie et des groupes qu'elle soutient contre la région proche de Afrine.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait menacé à plusieurs reprises d'une offensive contre cette enclave.
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