Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a dénoncé, lors de son homélie dominicale, l'attitude des différents partis politiques, qu'il estime « focalisés sur leurs propres intérêts » plutôt que sur ceux du pays, après bientôt un mois de guerre ouverte sur le territoire libanais entre le Hezbollah et Israël provoquée par le lancement d'une offensive élargie par l'armée israélienne, le 23 septembre dernier.
« Sans l'élection d'un président qui porte la cause du Liban à l'international, un acteur étranger se chargera de cette mission », a fustigé le prélat alors que, pour la première fois vendredi, le Premier ministre sortant Nagib Mikati s’est insurgé contre des propos du président du Parlement iranien Mohammad Ghalibaf, publiés la veille dans un entretien et dans lesquels il a laissé entendre que Téhéran serait prêt à négocier avec Paris un cessez-le-feu au Liban sur la base de l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
« Plutôt que de se tourner vers le bien commun, chacun se préoccupe de ses intérêts personnels, laissant ainsi le pays sombrer avec ses habitants », a déploré Mgr Audi, tout en rappelant l'urgence de parvenir à un accord sur l'élection présidentielle après près de deux ans de vacance présidentielle depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022.
« En tardant ainsi, nous risquons de perdre un Liban déjà en ruines et de compromettre son avenir. (...) Si nous n'arrivons pas à reconstruire notre pouvoir, comment pourrons-nous faire entendre notre voix ? », a-t-il dit.
« La responsabilité de sauver le Liban incombe aux Libanais eux-mêmes. Il est honteux de la rejeter sur l'étranger », a-t-il ajouté, tout en exhortant les parlementaires à accomplir leur devoir constitutionnel sans attendre l'influence des puissances extérieures.
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