L'OMS estime avoir réussi sa campagne de vaccination contre la polio dans la bande de Gaza pour empêcher une épidémie et annoncé l'évacuation de près de 100 malades et blessés mercredi, la plus grande opération depuis le début de la guerre. Mais cette « parenthèse » ne doit pas faire oublier que le système de santé est « décimé » après plus de 11 mois de combats entre Israël et le Hamas dans ce territoire palestinien, a souligné jeudi l'Organisation mondiale de la santé.
Une « parenthèse » dans la guerre
Après la découverte du premier cas de polio dans la bande de Gaza en 25 ans, une campagne de grande ampleur pour endiguer le risque d'une épidémie a débuté le 1er septembre, ciblant 640.000 enfants de moins de dix ans. Des « pauses humanitaires » dans des zones dédiées ont permis de mener à bien l'opération en trois étapes, dans le centre du territoire, dans le sud et enfin dans le nord où la première phase est en passe de s'achever.
« Nous sommes convaincus que nous avons probablement atteint l'objectif fixé », a déclaré le Dr Richard Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, au cours d'un point de presse. « Nous sommes satisfaits » de cette campagne, qui vise à empêcher une épidémie dans la bande de Gaza et au-delà, a-t-il dit. Plus de 552.000 enfants avaient reçu une première dose, jusqu'à mercredi. La deuxième doit leur être administrée dans environ quatre semaines, a expliqué l'agence onusienne.
L'objectif est d'éviter la propagation du poliovirus en circulation, dérivé d'une souche vaccinale de type 2 (PVDVc2 ou cVDPV2 en anglais).
Deux gouttes du vaccin nVPO2 doivent être administrées à quatre semaines d'intervalle.
Le Dr Peeperkorn s'est réjoui du respect des pauses humanitaires par les belligérants et de la venue en nombre des enfants, avec leurs parents. Certains jours, il y avait un « environnement un peu festif », avec des enfants « bien habillés » et qui n'ont « probablement pas été aussi joyeux » depuis le début de la guerre, a-t-il raconté. Saluant cette « parenthèse » dans la guerre, il a souhaité qu'elle se prolonge pour satisfaire d'autres besoins humanitaires.
Évacuation médicale record
L'OMS a en outre annoncé l'évacuation mercredi de 97 personnes malades ou grièvement blessées de la bande de Gaza et de 155 autres personnes les accompagnant. Il s'agit de « la plus grande évacuation médicale depuis octobre 2023 », a commenté le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.
Les patients - 45 enfants et 52 adultes - ont été acheminés jusqu'à l'aéroport de Ramon en Israël, via Kerem Shalom, avant d'être transportés à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis.
« Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement des Émirats arabes unis pour sa collaboration continue afin d'aider les patients de (la bande de) Gaza à recevoir des soins vitaux », a souligné le Dr Tedros. Mais l'OMS demande que « des couloirs d'évacuation soient établis » sur « tous les itinéraires possibles », a-t-il ajouté. « Nous estimons toujours que plus de 10.000 Gazaouis doivent être évacués pour des raisons médicales », a relevé le Dr Peeperkorn.
« Système de santé décimé »
« En fin de compte, le meilleur des soins pour tous les patients est un cessez-le-feu », a observé le chef de l'OMS.
Selon une analyse publiée jeudi par l'OMS, au moins un quart des personnes blessées depuis le début de la guerre auront besoin de suivre un programme de rééducation de longue durée. Cela représente 22.500 personnes, pour la période allant jusqu'au 23 juillet dernier. Des milliers de personnes ont été amputées.
La bande de Gaza est bouclée et peu de gens peuvent en sortir pour bénéficier de soins ailleurs.
Seuls 17 des 36 hôpitaux de cet étroit territoire palestinien sont opérationnels, mais partiellement, et les activités de soins de santé primaires sont fréquemment suspendues ou inaccessibles en raison de l'insécurité, des attaques et des ordres d'évacuation répétés, relève l'OMS.
« Les services de rééducation et, par définition, l'ensemble des services de traumatologie sont décimés à cause de la décimation du système de santé », a déploré le Dr Thanos Gargavanis, chirurgien et urgentiste à l'OMS.
L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.205 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP reposant sur des chiffres officiels israéliens, qui incluent les otages tués en captivité. L'opération militaire israélienne a fait plus de 41.100 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de ce territoire contrôlé par le Hamas.
Seulement la moitié. Pour tondre le gazon. ??
19 h 55, le 14 septembre 2024