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Moyen-Orient - Film

Les « Bibi Files », ce documentaire qui expose les coulisses des affaires Netanyahu

Le documentaire présente des extraits vidéos auxquels le producteur du film, Alex Gibney, a pu avoir accès, dans lesquels Netanyahu, sa famille et le personnel de sa maison sont interrogés par la police concernant ses accusations de corruption.

Les « Bibi Files », ce documentaire qui expose les coulisses des affaires Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu écoutant l'intervention du président américain Donald Trump durant une conférence de presse conjointe à la Maison-Blanche le 28 janvier 2020, à Washington. (Credit: Sarah Silbiger/AFP)

Le documentaire Bibi Files ou les « Affaires Bibi » réalisé par Alexis Bloom et produit par le cinéaste oscarisé Alex Gibney, a été présenté lundi au Festival international du film de Toronto (TIFF) 2024  « comme un travail toujours en cours ».  Ce film jette un regard sur les scandales politiques et judiciaires du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, surnommé « Bibi ». 

Le film est basé sur des milliers d'heures de séquences inédites, volées et transmises à M. Gibney début 2023, montrant des interrogatoires de la police israélienne avec Benjamin Netanyahu, sa famille et son cercle intime concernant des accusations de corruption couvrant la période de 2016 à 2018. 

Selon les informations publiées sur le site du TIFF, le documentaire s'ouvre sur des images de l'épouse de M. Netanyahu, Sara, en colère face aux questions de l'enquêteur. Elle va jusqu'à rejeter les preuves contre la famille Netanyahu comme étant « des conneries totales et complètes. » Benjamin Netanyahu, quant à lui, « semble détendu, affalé légèrement, dans son costume et sa cravate. » Lorsqu'on lui demande s'il a demandé à dissimuler une boîte de cigares Cohiba, évaluée à environ 1 100 dollars, qu'il a reçue d'un milliardaire israélien, il répond nonchalamment : « Peut-être. Je ne me souviens pas. »

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De son côté, Yair Netanyahu, le fils du Premier ministre  a eu plusieurs accès de colère lors de son interrogatoire et a comparé les enquêteurs à la Stasi, les services de renseignements de l'ex-République démocratique allemande, ou la Gestapo, la redoutée police politique du régime nazi.

Les « Bibi Files » explorent trois affaires de corruption - surnommées Affaire 1 000, 2 000 et 4 000. Elles concernent des accusations de corruption, d'abus de confiance et de manipulation des médias. Raviv Drucker, un journaliste d'investigation chevronné et co-producteur du documentaire, explique comment des cadeaux luxueux comme des cigares et du champagne coûteux offerts aux Netanyahu étaient échangés contre des faveurs politiques. L'affaire 2 000 concerne des tractations qui auraient été menées par Benjamin Netanyahu en faveur du propriétaire du quotidien israélien Yedioth Ahronoth contre un journal rival. L'Affaire 4 000 implique, elle, des accusations de corruption et d'abus de confiance concernant un « accord réciproque, » cette fois avec l'ancien propriétaire du site d'actualités populaire Walla, prétendument en échange d'une couverture favorable.

Le film aborde également la relation litigieuse du Premier ministre israélien avec le pouvoir judiciaire, mettant en lumière ses tentatives de réforme de la Cour suprême israélienne pour se protéger des conséquences juridiques de ces affaires. Le projet de réforme de la Cour suprême avait provoqué des manifestations massives dans la rue israélienne début 2023. 

Bibi Files doit sortir alors que l'armée israélienne poursuit son offensive sanglante à Gaza. Un lien est d'ailleurs fait dans le film entre ces deux aspects lorsque, dans une scène, Ami Ayalon, ancien chef du Shin Bet, l'agence de sécurité intérieure israélienne, déclare aux personnes l'interrogeant que les batailles judiciaires de Netanyahu ont compromis la capacité d'Israël à réagir efficacement face à ses ennemis.

Les Bibi Files  s'adressent à un public international, en partie parce que le film ne peut pas être officiellement diffusé en Israël en raison des lois sur la confidentialité qui empêchent la publication des séquences d'interrogatoires de la police sans le consentement des personnes concernées - un détail noté par le producteur, qui reconnaît que Benjamin Netanyahu est peu susceptible de donner son accord, surtout après avoir fait de son mieux pour arrêter la projection du film à Toronto.

Lundi, le tribunal de district de Jérusalem avait en effet rejeté la demande du Premier ministre visant à ce que le tribunal bloque la projection au TIFF. Selon un rapport du Times of Israel, le juge a statué que le Premier ministre avait attendu trop longtemps après l'annonce du film avant de déposer sa motion. Cependant, il n'est pas clair comment un tribunal israélien pourrait empêcher une projection à l'étranger.

Les véritables priorités de Netanyahu

Les réactions au documentaire a été polarisée, en particulier à la lumière des révélations audacieuses du film. Selon France 24, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le cinéma lors de la projection à Toronto, condamnant le comportement de Netanyahu pendant la guerre en cours à Gaza. Les manifestants l'ont exhorté à donner la priorité au sauvetage des otages plutôt qu'à la protection de sa carrière politique. 

Les médias israéliens ont exprimé des réactions variées sur le documentaire, certains mettant en avant les complexités juridiques et éthiques qu'il soulève en abordant un sujet aussi sensible. Le Jerusalem Post a longuement insisté sur les tentatives de l'équipe de conseil de Benjamin Netanyahu de faire interdire la diffusion du film en Israël. Le Haaretz a considéré que le documentaire n'apprenait pas grand chose de nouveau mais qu'il constituait une piqûre de rappel nécessaire sur les véritables priorités du Premier ministre israélien. Le Times of Israel a jugé le film « cinglant » et considéré qu'il « pourrait redéfinir l'image internationale de Benjamin Netanyahu, révélant des aspects de son leadership jusque-là cachés. « Nous avons senti qu'il était urgent de diffuser le film, » a déclaré le réalisateur Alex Bloom, « en termes du fait qu'il est encore en cours de réalisation. » Alex Gibney a partagé ces sentiments, soulignant la nécessité de provoquer la discussion, en déclarant : « Des gens meurent chaque jour, et nous voulions faire une déclaration avec ce film. »

Alors que ses auteurs ont toujours à la recherche d'un distributeur, le documentaire promet d'alimenter des débats tant en Israël qu'à l'international sur le leadership, la responsabilité et les enjeux politiques au Moyen-Orient. « C'est un film classique de vérité face au pouvoir. Et il est au pouvoir, » a déclaré Alex Bloom.

Le documentaire Bibi Files ou les « Affaires Bibi » réalisé par Alexis Bloom et produit par le cinéaste oscarisé Alex Gibney, a été présenté lundi au Festival international du film de Toronto (TIFF) 2024  « comme un travail toujours en cours ».  Ce film jette un regard sur les scandales politiques et judiciaires du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu,...
commentaires (2)

Il a détruit et divisé son pays par intérêt personnel et pour éviter la justice. Hélas, avec cet ego surdimensionné de roi du monde, la chute n'en sera que plus violente.

KHLF V

11 h 02, le 13 septembre 2024

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Commentaires (2)

  • Il a détruit et divisé son pays par intérêt personnel et pour éviter la justice. Hélas, avec cet ego surdimensionné de roi du monde, la chute n'en sera que plus violente.

    KHLF V

    11 h 02, le 13 septembre 2024

  • 1100 USD de cigares, on doit bien rigoler dans la rédaction et à Beyrouth

    Dorfler lazare

    20 h 12, le 12 septembre 2024

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