Le gouvernement se réunira mardi prochain au Grand Sérail à deux reprises : une première fois à 9h30 pour examiner un ordre du jour comportant plus de 50 points, dont un portant sur le salaire minimum ; et une seconde fois à 15h30 pour commencer l'examen de l’avant-projet de budget de l’État pour 2025.
L'examen de ce texte de plus de 1 000 pages, préparé et transmis à l'équipe ministérielle de Nagib Mikati par le ministre sortant des Finances Youssef Khalil, le 30 août dernier, devrait en principe s'étaler sur plusieurs séances. Une fois approuvé, le budget devra ensuite être transmis au Parlement.
Selon une copie de l’avant-projet que L’Orient-Le Jour a pu consulter en début de semaine, le budget représente plus de 4,77 milliards de dollars, soit une augmentation de 39 % par rapport à celui adopté pour 2024. Il prévoit également un déficit équivalent à 4,11 % des dépenses, que l’État pourrait financer en émettant de nouveaux bons du Trésor, ce qu'il n'a plus fait depuis le défaut sur les euro-obligations annoncé en mars 2020, au début de la crise actuelle.
Durant la matinée de mardi, les ministres devront aussi se pencher sur une demande du ministère du Travail visant à modifier le salaire minimum. L'ordre du jour ne précise pas les détails, si ce n'est la mention d'une « formule validée par le Conseil d’État ». La dernière modification remonte à avril dernier, lorsque le salaire minimum est passé de 9 à 18 millions de LL par mois. La perspective d'une nouvelle hausse pourrait susciter une nouvelle levée de boucliers de la part du patronat, qui avait mal accueilli l'augmentation précédente.
Comptes de clôture, Ogero et ministère de la Santé
En plus de ces deux dossiers, le gouvernement devra se prononcer sur plusieurs autres points, dont certains présentés par le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil.
Les comptes de clôture et les budgets annexes de 2020 : les ministres doivent approuver un projet de loi regroupant les comptes de clôture et les budgets annexes pour 2020. En général, les comptes de clôture d'une année doivent être votés avant l'adoption du budget de l'année suivante. Cependant, cette procédure a rarement été respectée depuis la fin de la guerre civile. Cette démarche vise à actualiser les comptes publics.
Correspondance des dépenses : une demande du ministère des Finances vise à vérifier la correspondance entre les dépenses effectuées à partir des 1,135 milliard de dollars issus des droits de tirage spéciaux débloqués par le Fonds monétaire international en 2021 et les décrets émis par le Conseil des ministres pour affecter ces fonds. La BDL comptabilisait ces dépenses, et le Trésor est en train de reconstituer les données.
Modification du budget de 2024 : le ministère des Finances a présenté un projet de loi visant à modifier le second alinéa de l’article 6 du budget de l’État pour 2024, qui décrit la procédure pour ouvrir des crédits à partir de montants issus de prêts contractés par le Liban. L’ordre du jour ne précise pas la nature de la modification demandée ni ses raisons.
Crédits supplémentaires : le ministère des Finances demande l'ouverture d'un crédit de 300 milliards de LL (3,34 millions de dollars au taux de 89 700 LL pour un dollar) dans le budget de 2024, pour financer des indemnités de fin de service.
Prêt pour les énergies renouvelables : Youssef Khalil demande l'autorisation de négocier pour le compte du gouvernement un prêt de 250 millions de dollars que la Banque mondiale est disposée à allouer au Liban pour développer les énergies renouvelables. Ce prêt était au centre d'une réunion entre Nagib Mikati, le ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad et le directeur de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Jean-Christophe Carré, le 20 août dernier.
Cotisations en dollars pour Ogero : le ministre demande l'autorisation pour Ogero d'encaisser ses « cotisations en dollars américains ». Selon la direction de l’office, il s'agit de la deuxième moitié des 26,5 millions de dollars alloués en 2023 au ministère des Télécoms pour financer les opérations de maintenance effectuées par Ogero.
Fournitures médicales et carburant : enfin, le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, a demandé la possibilité de continuer à acheter les fournitures médicales et du carburant pour les hôpitaux publics en négociant de gré à gré jusqu’au 31 octobre prochain. Cette autorisation avait été accordée par une décision du Conseil des ministres en date du 31 juillet dernier.