Un 20h allongé à une heure sur France 2, de l’info pour les 7-11 ans, le retour d’Intervilles, de grosses fictions et l’accent sur le streaming : France Télévisions a dévoilé mercredi ses nouveautés pour l’année à venir.
Pleins feux sur l’info
L’annonce la plus spectaculaire est l’allongement du 20h de France 2 à une heure à partir du 9 septembre, contre 35/40 minutes actuellement.
Il est « vital » de « prendre le temps de l’information » dans « l’environnement complexe qui est le nôtre », a argumenté le directeur de l’information du groupe public, Alexandre Kara.
Présenté par Anne-Sophie Lapix en semaine et Laurent Delahousse le week-end, ce JT allongé promet des sujets plus approfondis et davantage de décryptage.
Autre nouveauté sur le front de l’information : la création en octobre d’un magazine pour les enfants de 7 à 11 ans, Salut l’info ! Il sera diffusé à la télévision et sur les réseaux sociaux, comme C quoi l’info ? déjà destiné aux 12-18 ans.
Enfin, France Télévisions a confirmé que le logo ICI serait à l’écran sur les tranches régionales de France 3 dès le 1er novembre. Cette marque unique est destinée à rassembler France 3 et les radios régionales France Bleu.
Divertissement et société
Côté divertissement, le groupe public a annoncé le retour du jeu sexagénaire Intervilles pour quatre soirées à l’été 2025, avec Nagui.
France Télévisions proposera également en 2025 un jeu d’aventures, L’anneau, où douze candidats seront enfermés à 2 500 mètres d’altitude.
À plus brève échéance, le nageur parasportif Théo Curin, amputé des quatre membres, prend la présentation du jeu de France 3 Slam le 9 septembre. Dans la foulée des Jeux paralympiques, c’est un choix fort pour la visibilité des personnes handicapées à la télévision.
Côté magazines de société, France Télévisions a dévoilé un projet original, Sommes-nous tous racistes ? animé par Marie Drucker, Jamy Gourmaud et le réalisateur Lucien Jean-Baptiste.
Cinquante participants seront soumis à des expériences sans savoir qu’elles portent sur le racisme. Par exemple, il s’agira de voir si, pour le même crime, ils infligent la même peine à un accusé blanc et à un autre maghrébin.
Fictions événements
La tête de gondole des nouvelles fictions est l’adaptation en série de la fresque littéraire historique Fortune de France de Robert Merle, avec Nicolas Duvauchelle.
Cette chronique des guerres de religion au XVIe siècle résonne avec « l’actualité » puisqu’elle traite de « fanatisme, de polarisation », selon le numéro 2 de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez.
Disponible sur la plateforme payante Paramount+ à partir de vendredi, le Zorro incarné par Jean Dujardin sera diffusé sur France Télévisions à Noël.
Enfin, le groupe public a annoncé le renouvellement pour trois ans de son partenariat avec le Festival de Cannes, dont il est le diffuseur.
Streaming relifté
Pour coller aux nouveaux usages, France Télévisions continue de mettre l’accent sur sa plateforme de streaming gratuit france.tv. Elle revendique 34,7 millions de visiteurs uniques en moyenne chaque mois, dopée cet été par les Jeux olympiques.
Elle s’enrichit et promet bientôt « plus de 500 films » par an. Dès cet automne, elle distribuera « une partie de l’offre » d’Arte, ainsi que celles de LCP (La chaîne parlementaire) et Public Sénat.
En outre, elle fera peau neuve début 2025, avec un nouveau design. « Il ne s’agit pas d’un coup de peinture » mais d’une vraie évolution, a assuré M. Sitbon-Gomez. Les rivales privées TF1 et M6 ont lancé leur nouvelle plateforme de streaming gratuite cette année.
Incertitudes politiques
La piste d’une fusion de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI, France 24) et l’INA est-elle toujours d’actualité ? Le projet était sur les rails fin juin, jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale. Et la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci le soutenait ardemment.
Face aux incertitudes, voire à la mise en péril du projet, « notre rôle de service public est d’être très concentré et très calme », a assuré la présidente, qui n’a « jamais été aussi heureuse et aussi fière » à son poste, après le succès des JO.
Paul Ricard/AFP