Le bloc parlementaire des Forces libanaises (FL) a déposé jeudi une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence qui, si elle est adoptée, pourrait autoriser l'octroi au secteur privé de licences de dix ans pour la production et la distribution d’électricité, le temps que soient appliquées les réformes du secteur, rapporte l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).
Au même moment, la commission parlementaire de l’Énergie, de l’Eau et des Transports se réunissait sous la présidence du député Sajih Attié, en présence du ministre sortant de l'Énergie et de l'eau Walid Fayad, pour réactiver le dossier de l’électricité, mais sans proposer de solutions concrètes. M. Attié a au contraire critiqué « ceux qui se rejettent la responsabilité », et a appelé « le gouvernement (sortant) à se mobiliser » sur le dossier.
Factures de générateurs élevées
Lors d’une conférence de presse qui a suivi l’initiative FL, et à laquelle étaient présents les députés Ghassan Hasbani, Antoine Habchi, Fadi Karam, Ghada Ayoub, Razi Hage et Nazih Matta, M. Hasbani a dénoncé « l’échec des autorités dans la gestion du dossier de l’électricité, ce qui n’est un secret pour personne ». « C’est le résultat de la non-application des stratégies et des lois, particulièrement de la loi de 2002 qui régit le secteur de l’électricité et impose la création d’une autorité de régulation », a-t-il souligné « Tout cela nous a menés à l’obscurité totale », a-t-il déploré.
Les factures élevées des générateurs de quartier, l’augmentation des tarifs d’EDL (Électricité du Liban), la pollution engendrée par les générateurs et le chaos dans la gestion de cette production figurent aussi parmi les raisons pour lesquelles les députés FL ont déposé cette proposition de loi. « Les problèmes d’électricité n’ont pas été résolus pour autant. Ils se sont aggravés », a ajouté M. Hasbani.
Dans les détails de la proposition, le secteur privé fournirait l’électricité aux habitants à des coûts réduits, sur une période de dix ans, en utilisant le réseau de tension moyenne, contribuant ainsi à réduire la pollution, a expliqué le député Antoine Habchi, en rappelant que les Libanais paient l’électricité la plus chère au monde. « Impliquer le secteur privé de manière transparente, dans le respect de l’environnement, pour fournir du courant à bas coût à la population est une solution rapide à un problème immédiat, le temps d’engager les réformes du secteur », a-t-il ajouté.
Quant au rôle d’EDL, non seulement il consistera dans la préparation des contrats-types et des cahiers des charges, notamment, mais cette loi sera bénéfique à l’institution qui fera des recettes en louant le réseau de moyenne tension aux entreprises privées, a affirmé M. Habchi, selon lequel « la moitié de la dette publique est due à la mauvaise gestion du secteur de l’électricité. »
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