Instagram toujours bloqué, malgré le retrait de près de 2.500 contenus au 1er semestre

L'accès aux services d'Instagram est resté bloqué mardi soir en Turquie pour le cinquième jour consécutif, malgré le retrait de près de 2.500 contenus par la plateforme en Turquie en réponse aux demandes des autorités turques au premier semestre de 2024.

Selon un rapport publié le 31 juillet par l'entreprise américaine Meta, propriétaire d'Instagram, la plateforme a retiré 2.445 contenus en Turquie au cours de six premiers mois de 2024, dont 1.941 à la demande des autorités turques. La grande majorité de ces demandes, 1.849 au total, concernaient les contenus relevant d'une loi sur les délits dits de « catalogue », allant de l'abus de mineurs à l'utilisation de drogues.

Malgré le retrait de ces contenus, les autorités turques reprochent à Instagram de ne pas respecter cette loi. « Nous avons bloqué l'accès parce qu'Instagram n'a pas respecté nos avertissements passés concernant les délits dits de catalogue », a encore martelé mardi après-midi le ministre turc des Transports Abdulkadir Uraloglu. « Même les condoléances exprimées pour Ismaïl Haniyé, qui a été brutalement assassiné, ne sont pas tolérées sur cette plateforme. S'il y a une censure ou un blocage, c'est eux qui le font », a ajouté le ministre avant de préciser que l'interdiction d'accès pourrait « immédiatement » être levée si Instagram remplit « les conditions requises ».

Le blocage d'Instagram est intervenu après des accusations de « censure » exprimées par le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. Il avait affirmé qu'Instagram « empêch(ait) les gens de publier des messages de condoléances pour le martyre du (chef du Hamas Ismaïl) Haniyé ».

« Nous sommes confrontés à un fascisme numérique qui ne peut tolérer même les photos de martyrs palestiniens sans les interdire aussitôt », a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, s'exprimant pour la première fois sur le sujet, Le Hamas est considéré comme « terroriste » en Europe et aux Etats-Unis, mais qualifié de « mouvement de libération » par Ankara qui a décrété un jour de deuil national vendredi, pour les funérailles de M. Haniyé.