Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy et le ministre de la Défense John Healey sont arrivés à Beyrouth jeudi, à un moment où l'on craint une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah, après la frappe meurtrière sur le plateau du Golan occupé attribuée par l’État hébreu au parti chiite, suivie d'une frappe israélienne sur la capitale libanaise, a rapporté l'Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Le Premier ministre sortant Nagib Mikati s’est entretenu avec les responsables britanniques au Grand Sérail de Beyrouth. A l’issue de cette réunion, M. Mikati a vu dans cette visite « un message de solidarité avec le Liban ». Il a appelé le Royaume-Uni et la communauté internationale « à faire pression sur Israël pour qu'il arrête son agression », estimant que « la solution ne peut être que politique, par l’application des résolutions internationales, notamment la 1701 ».
Le secrétaire au Foreign Office David Lammy a appelé pour sa part « toutes les parties à respecter la résolution 1701 et à l’appliquer dans tous ces articles ». Cette résolution avait mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, et enjoint entre autres au parti pro-iranien de se retirer au nord du fleuve Litani. Le secrétaire à la Défense John Healey a recommandé de « régler les différends par le dialogue et les moyens diplomatiques, parce que la violence aura des répercussions sur tout le monde ».
Le Liban ne souhaite pas la guerre, mais...
Les deux ministres ont également rencontré le président du Parlement Nabih Berry à Aïn el-Tiné, ainsi que le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. A cette occasion, M. Berry a affirmé que « le Liban ne souhaite pas la guerre, mais qu'il est prêt à se défendre », rapporte l'ANI. Il a aussi assuré que le Liban a « respecté la résolution 1701 dès le premier jour » et que cette résolution pourrait être mise en application soit par « un cessez-le-feu permanent à Gaza, soit par une trêve de plusieurs semaines ».
Dans l'après-midi, ils ont également rencontré le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui les a reçus au siège du commandement militaire à Yarzé en présence de l’ambassadeur du Royaume-Uni au Liban, Hamish Cowell. Ils ont discuté « de la situation générale dans le pays et des développements à la frontière sud ».
La veille mercredi, MM. Lammy et Healey étaient au Qatar, où ils ont profité de leur « première visite officielle conjointe dans la région pour faire progresser les efforts visant à mettre fin au conflit à Gaza et appeler à une désescalade dans l'ensemble de la région ».
Israël a attribué au Hezbollah la frappe meurtrière sur le plateau du Golan annexé, mais ce dernier a catégoriquement rejeté toute responsabilité. Environ 48 heures après la frappe, qui a fait au moins 12 morts, les ambassades étrangères au Liban ont multiplié les recommandations à leurs ressortissants, le Royaume-Uni conseillant de quitter le Liban car « la situation évolue rapidement » et que « le risque est élevé ».
Affirmant agir en riposte à l'attaque du Golan, Israël a tué un cadre militaire haut gradé du Hezbollah, Fouad Chokor, dans une frappe aérienne mardi à Haret Hreik, dans la banlieue-sud de Beyrouth. La frappe a tué six autres personnes, dont des enfants et un conseiller militaire iranien, et a blessé plus de 80 civils. Quelques heures plus tard, le chef du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyé, a été tué par une frappe israélienne présumée à Téhéran, où il assistait à l'investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian. Cet événement a ravivé les craintes d'une guerre régionale plus étendue.
Ils ont du temps à perdre ces britanniques. Sauf s’ils viennent discuter avec Mikati de ses projets d’investissement de quelques milliards au Royaume désuni
08 h 55, le 03 août 2024