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Crise des réfugiés: échange acerbe entre Bou Assi et le CPL

Le bloc aouniste affirme que l’ancien ministre FL a demandé au HCR d’arrêter l’enregistrement des Syriens, et celui-ci lui retourne l’accusation.

Crise des réfugiés: échange acerbe entre Bou Assi et le CPL

Dans ce photomontage, on voit Gebran Bassil (à gauche), chef du CPL, et l'ancien ministre Pierre Bou Assi (à droite), député FL. Photo ANI

Les joutes verbales entre membres du bloc des Forces libanaises et celui du Courant patriotique libre autour du dossier des réfugiés syriens au Liban se multiplient. La dernière en date a éclaté mercredi entre Pierre Bou Assi, député FL, et le CPL autour de l’identité de la partie qui aurait demandé en 2015 au Haut commissariat des réfugiés de l’ONU d’arrêter d’inscrire les Syriens affluant au Liban, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité de cette initiative.

Le Liban aurait demandé vers 2015 à l’agence onusienne d’arrêter d’enregistrer les Syriens affluant dans le pays à la suite du conflit en cours depuis 2011. Un point sur lequel l’actuel ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar, lui-même nommé par le bloc aouniste, est revenu dans une interview avec L’Orient-Le Jour en mai 2024 en ces termes : « Dès l’arrêt des opérations militaires en Syrie (depuis 2011, les combats n'ont jamais cessé, et l'offensive de Damas et ses alliés est toujours en cours dans la province d'Idleb, ndlr), le Liban a demandé au HCR d’arrêter d’enregistrer les entrées. Il avait déjà accueilli plus de 860 000 déplacés, mais il n’a pas réussi à stopper le flux. Outrepassant la décision étatique, le HCR a poursuivi l’enregistrement, considérant les nouveaux venus comme déplacés (réfugiés, NDLR). Aujourd’hui encore, nous ne sommes pas d’accord sur les chiffres. »

Dans un communiqué suivant sa dernière réunion hebdomadaire mardi, le bureau politique du CPL a, pour sa part, fait assumer « à l’ancien ministre des Affaires sociales des FL, Pierre Bou Assi, la responsabilité d’avoir arrêté volontairement l’enregistrement des déplacés alors que c’était une mesure d’usage, provoquant par là même le chaos dont le Liban continue de payer le prix ».

M. Bou Assi a été ministre durant le premier gouvernement présidé par Saad Hariri après l’élection de Michel Aoun (fondateur du CPL) à la présidence de la République en 2016 et jusqu’en 2019, lorsque les ministres FL ont démissionné dans la foulée du soulèvement populaire du 17 octobre.

La réponse de l’ancien ministre aux aounistes ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié mercredi, il accuse le CPL de lui faire endosser cette responsabilité « alors que c’est ce parti qui a demandé aux organisations des Nations unies d’arrêter l’enregistrement des déplacés syriens, sans oser, durant les six ans au pouvoir de son père spirituel (Michel Aoun, ndlr), demander que le HCR remette les données sur plus d’un million de Syriens, comme l’ont fait la Turquie et la Jordanie ».

Défiant le CPL de trouver une quelconque déclaration publique qui corrobore ses propos, Pierre Bou Assi s’est demandé « pourquoi, si ce dont il (l’)accuse est vrai, n’a-t-il pas protesté au moment où il avait une claire majorité au Parlement et au gouvernement ».

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